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Les traductions sont basées sur celles en anglais du site The oxford CSM database.

Liste des cantigas traduites ci-dessous :

 CSM 200 "Santa Maria loei";  CSM 201 "Muit' é mais a piadade"; CSM 202 "Muito á Santa Maria";  CSM 203 "Quen polo amor"; CSM 204 "Aquel que a Virgen";  CSM 205 "Oraçon con piadade"; CSM 206 "Quen souber Santa Maria";  CSM 207 "Se ome fezer"; CSM 208 "Aquele que ena Virgen ";  CSM 209 "Muito faz grand' erro"; CSM 210 "Muito foi noss' amigo";  CSM 211"Apostos miragres"; CSM 212 "Tod' aquel que pola";  CSM 213 "Quen serve Santa Maria"; CSM 214 "Como a demais da gente";  CSM 215 "Con gran razon"; CSM 216 "O que en Santa [Maria]";  CSM 217 "Non dev' [a] entrar"; CSM 218 "Razon an de seeren";  CSM 219 "Non conven aa omagen"; CSM 220 "E quena non loará";  CSM 221 "Ben per está aos reis"; CSM 222 "Quen ouver na Groriosa";  CSM 223 "Todo-los coitados"; CSM 224 "A Reynna en que é comprida";  CSM 225 "Muito bon miragr'"; CSM 226 "Assi pod' a Virgen";  CSM 227 "Quen os peccadores"; CSM 228 "Tant' é grand' a sa mercee";  CSM 229 "Razon é grand' e dereito";  CSM 230 "Tod' ome deve dar loor";  CSM 231 "Vertud' e sabedoria"; CSM 232 "En toda-las grandes coitas";  CSM 233 "Os que bõa morte"; CSM 234 "A que faz os peccadores";  CSM 235 "Como gradecer"; CSM 236 "A Santa Madre daquele";  CSM 237 "Se ben ena Virgen fiar"; CSM 238 "O que viltar";  CSM 239 "Guardar-se deve"; CSM 240 "Os peccadores";  CSM 241 "Parade mentes"; CSM 242 "O que no coraçon";  CSM 243 "Carreiras e semedeiros"; CSM 244 "Gran dereit' é que mal venna";  CSM 245 "O que en coita de morte";  CSM 246 "A que as portas";  CSM 247 "Assi como Jheso-Cristo fez veer"; CSM 248 "Sen muito ben"; CSM 249 "Aquel que de voontade"

CSM  200 "Santa Maria loei"

Ceci est une louange à Santa Maria.
J'ai loué et je louerai toujours Sainte Marie, car parmi tous les hommes les plus honorés vivant aujourd'hui, elle a montré pour moi plus de bénédictions, comme je vais maintenant le relater.
Elle m'a fait descendre d'un bon lignage et a voulu que je sois Roi.
Grâce à sa miséricorde, elle m'a aidé à guérir de graves maladies, donc je la servirai en retour.
A ceux qui m'ont ennuyé, qui ont conspiré et comploté contre moi, elle à donné ce qu'ils méritaient.
Elle m'a épargné d'une grande pauvreté et m'a donné la richesse.
Celle qui ne se trompe pas et ne s'est jamais trompée m'a fait seigneur d'un beau pays et m'a aidé dans chaque guerre quand je l'ai appelée.
Elle m'a délivré des malheurs, de la mort et des blessures, donc sachez que je mourrai pour elle.
Rejoignez-moi maintenant pour prier de tout notre cœur qu'elle puisse me donner sa grande miséricorde, car j'en ai besoin.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 185v et 186r du manuscrit, image 382 / 383 sur 737).

Les miniatures de cette cantigas n'ont malheureusement pas été conservées dans les manuscrits conservés.

CSM  201 "Muit' é mais a piadade"
La femme qui a avalé une araignée.

"Comment Santa Maria a sauvé de la mort une jeune fille qui avait promis de garder sa virginité".

Une belle femme noble a promis de garder sa virginité.

Le diable la tenta de prendre un amant, et elle vécut avec son parrain et tomba enceinte de lui.

Quand le bébé est né, elle l'a tué. Elle est tombée enceinte une deuxième fois et a de nouveau tué son nouveau-né. Puis elle l'a fait une troisième fois.

Accablée de désespoir et se haïssant, elle tenta de se suicider. Elle s'est poignardée dans la poitrine, mais le couteau a raté sa cible.

Puis elle a avalé une araignée, mais elle n'était pas assez grosse ou venimeuse pour la tuer. Elle a ensuite avalé une autre araignée, encore plus grosse, et son corps a tellement enflé qu'elle était sur le point de mourir. Alors qu'elle gisait mourante, elle a soudainement demandé à la Vierge de lui pardonner ses péchés.

La Vierge lui apparut et caressa son corps, la rendant plus belle et en forme qu'elle ne l'avait jamais été. La femme entra dans un ordre et vécut vertueusement à partir de ce moment-là.

CSM 202 "Muito á Santa Maria"
Le compositeur qui ne trouvait pas une rime.

"Comment un prêtre de Paris avait composé une hymne à Santa Maria mais ne parvenait pas à trouver une rime. Il a prié Santa Maria de l'aider, et il l'a trouvée tout de suite. La statue de la Vierge lui a dit "merci beaucoup"".

 Un archidiacre composait des chants en l'honneur de la Vierge.

Il avait presque terminé un hymne, mais il lui manquait une seule rime.

Il se rendit à l'autel et pria la Vierge de lui venir en aide.

Pendant qu'il priait, il pensa aux mots « Nobile triclinium ». Aucun autre ne correspond si bien à la chanson.

Il était fou de joie et a terminé l'hymne.

Peu de temps après, la statue se pencha vers lui et le remercia. Ce miracle a été accompli à Paris dans l'église Saint-Victor. Preuve de l'événement, la statue se penche en avant à ce jour.

CSM 203 "Quen polo amor"
La femme dont le repas a été réapprovisionné

"Comment Santa Maria a réapprovisionné en viande une honorable dame parce qu'elle la donnait librement en Son nom"

 Il y avait une femme qui servait Dieu et les saints et accomplissait de nombreux actes de charité.

Si les pauvres lui demandaient l'aumône au nom de Marie, elle leur donnait toujours quelque chose.

Un jour, une foule de mendiants malheureux est venue chez elle et elle leur a donné un grand bac de repas et ils ont demandé à la Vierge de la bénir.

Un peu plus tard, un autre groupe de pauvres est arrivé. Elle a dit à sa fille de leur apporter du repas, mais la fille lui a dit que le bac était vide.

Elle envoya sa fille vérifier, et la fille le trouva rempli à ras bord.

Elle a donné aux pauvres tout ce dont ils avaient besoin.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 188r et 188v du manuscrit, images 387 / 388 sur 737).

Les miniatures de cette cantigas n'ont malheureusement pas été conservées dans les manuscrits retrouvés.

CSM 204 "Aquel que a Virgen"
Saint Dominique et l'archidiacre malade.

"Comment Santa Maria a guéri un frère grâce à une prière de Saint Dominique".

  Un savant archidiacre entra dans l'Ordre dominicain. Saint Dominique fut content et sortit avec l'homme pour prêcher.

Pendant qu'ils prêchaient, l'archidiacre souffrit d'une douleur intense.

Les médecins ont dit que son cas était désespéré et qu'il était sûr de mourir.

Alors que l'archidiacre était étendu, Dominique pria la Vierge de le guérir.

La Vierge apparut à l'archidiacre et le réconforta. Beaucoup d'autres vierges sont également venues ; elles récitaient des prières tirées de leurs livres et oignaient la tête, le corps et les pieds de l'archidiacre. Saint Dominique, couché à proximité dans une autre pièce, vit apparaître la Vierge et l'archidiacre être oint. Il était fou de joie et rendit grâce à la Vierge.

Après qu'il eut été complètement oint, Marie monta au ciel avec les vierges, et l'archidiacre fut complètement guéri.

CSM 205 "Oraçon con piadade"
La femme musulmane qui a survécu à un siège.

"Comment Santa Maria sauva une Mauresque qui tenait son fils dans ses bras alors qu'elle était assise sur une tour entre deux merlons. La tour s'effondra, mais ni elle ni son fils n'ont été tués ni blessés le moins du monde, ceci grâce aux prières des Chrétiens."

   Un château maure à la frontière était attaqué par les troupes chrétiennes d'Uclés et de Calatrava. Don Alfonso Téllez s'y rendit avec une grande compagnie de bons chevaliers, d'arbalétriers et de fantassins. Ces bons guerriers prirent bientôt le château.

Les habitants du château, se voyant attaqués de toutes parts, se réfugièrent dans la tour forte. Les assaillants ont fait de gros trous dans les côtés de la tour et l'ont incendiée. Pour échapper à l'incendie, les Maures se sont jetés tête baissée des remparts et beaucoup ont été tués.

Une Mauresque, qui était dans la tour avec son fils bien-aimé, l'a porté au sommet pour qu'il ne s'étouffe pas. Elle s'assit entre deux merlons avec l'enfant dans ses bras. Bien que les flammes l'aient encerclée, elle n'a pas été brûlée et son bébé non plus. Don Gonzalo Eanes de Calatrava et don Alfonso Téllez ont ordonné que la tour soit prise d'assaut.

Alors que la tour était en train d'être détruite, ils aperçurent la Mauresque assise entre les merlons. Pour eux, elle ressemblait à une image de la Vierge, tenant l'Enfant dans ses bras. Quand tous les chrétiens l'ont vue, ils ont eu pitié d'elle et levant leurs mains vers Dieu, ils ont prié pour qu'elle soit épargnée.

Puis le côté de la tour sur lequel la mère et son fils étaient assis s'est doucement effondré et a glissé sur une plaine ouverte. Ni la mère ni son enfant ne furent blessés ou ébranlés, car la Vierge, que les chrétiens priaient, les déposa dans un pré.

Tout le monde a loué la Vierge pour le miracle. La femme est devenue chrétienne et son fils a été baptisé.

CSM 206 "Quen souber Santa Maria"
Le pape Léon qui s'est coupé la main.

"Comment le Pape Léon s'est coupé la main parce qu'il s'était laissé tenté par une femme qui l'avait embrassé, et Santa Maria l'a guéri."

Pendant que le pape Léon disait la messe, le diable le tenta. Il lui fit apercevoir une très belle femme.

Après l'évangile, la femme a fait son offrande et a baisé la main du Pape. Il était tellement content et distrait par le baiser qu'il ne prêta plus attention à la messe.

Lorsqu'il s'est rendu compte que la femme lui avait fait perdre la raison, il a décidé de se couper la main.

Après qu'il eut amputé sa main, il ne put plus dire la messe, et le peuple commença à le critiquer et à le ridiculiser pour son absence.

Le pape Léon supplia la Vierge de lui permettre de chanter à nouveau sa messe.

La Vierge lui apparut et appliqua un baume sur son membre sectionné. La douleur disparut puis elle remit sa main en place. Il raconta le miracle au peuple. Pour les convaincre, il leur montra sa main.

CSM 207 "Se ome fezer"
La statue qui a remercié un chevalier miséricordieux.

"Comment un puissant chevalier en haïssait un autre parce qu'il avait tué son fils. Il a libéré son ennemi dans une église de Santa Maria et la statue l'en a remercié."

Un chevalier, qui était le fidèle serviteur de la Vierge, avait un fils qu'il aimait tendrement.

Un jour, un autre chevalier a tué le garçon.

Le père, accablé de douleur, saisit le meurtrier.

Il l'a emmené à l'endroit même où son fils avait été tué. Il a essayé de tuer l'homme, mais il n'a pas pu.

Le chevalier fit prisonnier l'homme et entra dans une église.

Dès qu'il a vu la statue de la Vierge, il l'a relâché. La statue s'inclina et dit : « Merci.

CSM 208 "Aquele que ena Virgen"
L'hérétique qui plaça une hostie dans une ruche.

"Comment un hérétique de Toulouse a placé le Corps du Christ dans une ruche que nourrir les les abeilles."

Il y avait beaucoup d'hérétiques à Toulouse. Bien qu'ils ne croyaient ni en Dieu ni en la Vierge, pour dissimuler leur apostasie, ils assistaient à la messe et communiquaient.

Un jour de Pâques, un hérétique prit la communion et cacha l'hostie consacrée dans sa bouche.

Il l'a planté dans une ruche de son verger et a chargé les abeilles de le manger.

Quand vint le moment d'extraire le miel, il ouvrit la ruche. A l'intérieur, il a vu une chapelle avec un autel sur lequel une statue de la Vierge était enchâssée. Il sentit une odeur si parfumée qu'il se convertit sur-le-champ.

Il alla voir l'évêque, confessa ses péchés devant le clergé et leur parla du miracle.

Ils sont allés en procession examiner la ruche et s'en sont émerveillés. Puis ils rapportèrent la chapelle à la cathédrale pour que le miracle soit largement connu.

CSM 209 "Muito faz grand' erro"
Le roi Alphone guéri par le livre de la Vierge.

"Comment le roi Don Alfonso de Castille est tombé malade à Vitoria et a ressenti une telle douleur qu'il pensait qu'il allait mourir. On a posé le livre des Cantigas de Santa Maria sur lui et il a été guéri."

 Le roi Alphonse était malade à Vitoria. Personne ne s'attendait à ce qu'il se rétablisse.

Sa douleur était si intense qu'il crut qu'il était mourant, et il cria à la Vierge de le soulager.

Ses médecins ont commandé des compresses chaudes, mais le roi les a rejetées. Au lieu de cela, il a ordonné que le livre de Marie soit apporté et placé sur lui.

Dès que cela fut fait, la douleur diminua et le roi remercia la Vierge.

Beaucoup de gens étaient là, pleurant en voyant le roi souffrir.

Quand ils virent qu'il était guéri, ils se prosternèrent et louèrent la Vierge.

CSM 210 "Muito foi noss' amigo"

Ceci est un chant de louange.
Gabriel était notre véritable ami lorsqu'il a dit : "Marie, Dieu est avec toi".
Il était notre véritable ami lorsqu'il a dit "Je vous salue Marie" à la Sainte Vierge et lui a dit que Dieu prendrait chair en elle pour ensuite détruire l'ancien enfer.
Et jamais il n'a pu nous témoigner une plus grande amitié que lorsqu'il portait le message, en toute vérité, que Dieu deviendrait homme grâce à l'humilité du Vierge.
Comment être d'une plus grande amitié qu'en transmettant un tel décret, par lequel Dieu s'enfermerait dans le corps de la Vierge et nous protégerait des mortels ennemis?
Dieu n'aurait pas fait cela s'il n'avait pas d'abord vu la bonté de la Vierge et vu qu'à travers elle, il puisse accomplir tout ce qu'il avait promis, comme il l'avait depuis longtemps prédit.
Par conséquent, nous devons beaucoup aimer et honorer l'ange Gabriel, car il a apporté le message afin que nous puissions être sauvés et que nous ne donnions pas notre âme au diable.

CSM 211 "Apostos miragres"
Les abeilles qui ont réparé la bougie de Pâques.

"Comment Santa Maria a fait réparer par des abeilles avec de la cire un cierge pascal qui avait brûlé sur un seul côté."

 Les habitants d'Elche ont assisté à la messe le jour de la Pentecôte.

En écoutant l'office, ils ont remarqué que le cierge pascal avait fondu d'un côté.

Ils étaient mécontents de voir la bougie ruinée.

Pendant que le prêtre priait, un essaim d'abeilles blanches est entré dans l'église par un trou dans le mur.

Les abeilles ont commencé à réparer la bougie avec la cire fondue.

Quand les gens ont vu cela, ils ont réalisé que c'était un miracle et ont loué la Vierge. Ils ont laissé l'essaim tranquille, et les abeilles s'y sont installées et ont fait beaucoup de miel.

CSM 212 "Tod' aquel que pola Virgen"
Le collier volé.

"Comment une honorable dame de Tolède a prêté un collier à une pauvre femme par amour de Santa Maria. Il a été volé et Elle l'a fait retrouver."

 À Tolède, il était de coutume pour les femmes riches d'offrir des cadeaux et des faveurs aux pauvres qui se mariaient. Une femme riche avait l'habitude de prêter un collier de valeur aux femmes pauvres afin qu'elles puissent le porter à leurs mariages. Son mari l'a réprimandée pour cela et lui a interdit de le prêter.

Un jour, une femme lui a demandé de le prêter à sa fille. Bien que la femme riche ait hésité à le prêter, elle l'a fait parce que la femme lui a demandé de le faire pour l'amour de la Vierge.

Pendant que la femme et sa fille se baignaient, quelqu'un a volé le collier. Elles ont sonné l'alarme et une Mauresque a dit au propriétaire du collier ce qui s'était passé.

La femme, terrifiée par son mari, est allée prier devant une statue de la Vierge.

Pendant ce temps, la femme qui avait volé le collier, a décidé de quitter la ville. Après s'être arrêtée à la maison, elle a pris un raccourci à travers l'église.

La propriétaire du collier avait tellement pleuré qu'elle s'est endormie. A peine réveillée, elle s'imagina que la femme de passage dans l'église cachait le collier. Elle l'invoqua et découvrit le collier caché dans sa poitrine.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 194v du manuscrit, images 400 / 401 sur 737).

Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées. 

CSM 213 "Quen serve Santa Maria"
L'homme innocent qui a été disculpé.

"Comment Santa Maria a libéré un honorable homme de Terena des mains de ses ennemis qui voulaient le tuer après l'avoir accusé à tort d'avoir tué sa femme."

Un homme nommé don Tomé d'Elvas gagnait sa vie en transportant des marchandises au marché sur ses bêtes. Il pensait que sa femme lui était fidèle, mais il se trompait. Chaque fois qu'il était en voyage d'affaires, elle couchait avec d'autres hommes.

Un jour, ils la trouvèrent poignardée à mort. Ses proches soupçonnaient son mari de l'avoir assassinée et de s'en aller. Quand il est revenu à Elvas, ils ont essayé de l'arrêter, mais il s'est enfui vers la frontière.

Il s'installe à Badajoz et décide de se rendre à Terena en pèlerinage. Il était sûr que la Vierge le protégerait de l'arrestation, puisque l'accusation était injuste. Il pria la Vierge d'avoir pitié de lui et de le défendre.

A son retour à Badajoz, il rencontra ses ennemis, mais la Vierge les empêcha de le voir. Espérant toujours le retrouver, ils se rendirent à Terena. Au bord d'une rivière, ils virent le diable sous les traits de l'homme.

Ils ont donné la chasse, et l'un des hommes a essayé de frapper le diable avec une lance. Il a heurté un chêne à la place et est tombé avec sa monture dans un ravin où il gisait gravement blessé.

Lorsque les hommes sont retournés à Elvas, le tour du diable a été révélé. Ils ont compris que l'homme qu'ils avaient jugé coupable était innocent, et ils lui ont demandé pardon.

CSM 214 "Como a demais"
Le joueur qui a parié une église.

"Comment Santa Maria a permis à un joueur de gagner une église qu'il Lui avait promis."

Un riche et un pauvre jouaient à un jeu avec trois dés.

Le pauvre, qui ne possédait qu'une église dont il avait hérité, la mit en jeu.

L'homme riche a lancé les dés et a obtenu le score le plus élevé possible (c'est-à-dire dix-huit).

Le pauvre a demandé à la Vierge de Rocamadour de l'aider à gagner malgré tout, et lui a promis de lui donner l'église.

La Vierge fit diviser l'un des dés en deux, si bien que le pauvre homme en marqua dix-neuf et gagna la partie.

La Vierge a gagné l'église et tout le monde dans la rue a été témoin du miracle.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 197r du manuscrit, images 405 / 406 sur 737).

Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées. 

CSM 215 "Con gran razon"
Les Maures qui n'ont pas réussi à détruire une image de la Vierge.

"Comment Santa Maria a protégé sa statue des dommages causés par les nombreux abus que les Maures lui ont infligés."

 Ce miracle se produisit la deuxième fois qu'Aboyuçaf franchit la frontière avec son armée. Parce que les chrétiens ont été pris au dépourvu, il a infligé beaucoup de dégâts, saccageant des villes et des églises. Un jour, alors que les Maures attaquaient la Campiña de Córdoba, ils ont ravagé un village près de Martos. Ils ont fait irruption dans une église dédiée à la Vierge Marie et ont saisi son image.

Ils l'ont emmené dans leur camp et ont décidé de la détruire. Ils tirèrent leurs épées, et l'un d'eux la frappa au bras et en coupa un gros morceau. Dieu cependant vengea l'abus fait à cette image ; il fit au Maure une blessure telle qu'il perdit son bras et l'épée lui glissa de la main. Lorsque les Maures virent cela, ils décidèrent de lapider l'image. Néanmoins, même s'ils tiraient des pierres à courte distance, ils ne pouvaient pas l'endommager.

Ensuite, ils ont décidé de la brûler et ils l'ont mise dans un feu pendant deux jours. Mais Celui qui protégea Hananiah, Mishael et Azariah dans la fournaise babylonienne, sauva aussi la statue. Ils ont finalement accepté de la jeter dans la rivière, et pour s'amuser, ils ont attaché une pierre autour de son cou. Bien qu'ils aient jeté l'image dans une grande profondeur, l'image ne coula pas.

Voyant cela, les Maures ont reconnu le pouvoir de l'image. Ils l'ont apportée au roi de Grenade et il a reconnu le miracle et a récompensé l'homme qui la lui avait apportée.

Il ordonna à quelques chrétiens de la rendre au roi de Castille et León, et de lui dire ce qui était arrivé à l'image, sans révéler qui l'avait envoyée. Les chrétiens l'ont apportée au roi à Ségovie.

Il a habillé la statue de beaux vêtements. Il ordonna qu'elle soit placée dans sa chapelle et exposée à tous pour les inspirer à la venger et à vaincre les Maures.

CSM 216 "O que en Santa Maria"
Le chevalier qui a promis sa femme au diable.

"Comment Santa Maria est apparue au diable sous les traits de la femme d'un chevalier, et le Diable s'est enfui quand il a vu cela."

  Un chevalier avait une femme dévouée à la Vierge. Bien qu'il ait été riche, il a perdu tout ce qu'il possédait.

Afin de regagner sa fortune, le chevalier devient le vassal du diable. Le diable a promis de rendre le chevalier riche, et le chevalier a accepté de laisser le diable rencontrer sa femme.

Le chevalier, incitant sa femme à rencontrer le diable, lui a ordonné d'aller avec lui à un certain endroit. Elle était réticente à y aller parce que c'était samedi et qu'elle voulait plutôt aller à l'église. Néanmoins, il insista et ils se mirent en route.

En chemin, ils passèrent devant une église, et la femme entra et se coucha devant l'autel. La Vierge prit les traits de sa femme, sortit de l'église et s'en alla avec le chevalier.

Le diable les attendait, mais il a réprimandé le chevalier quand il a vu Marie à ses côtés au lieu de sa femme. La Vierge ordonna au diable de fuir et le condamna pour avoir tenté de nuire à la femme du chevalier. La Vierge dit au chevalier qu'il avait été insensé d'essayer de s'enrichir par le diable. Elle lui conseilla de se repentir et de faire pénitence.

Le chevalier alla chercher sa femme et lui raconta tout. Il a renoncé au diable et Dieu a donné au couple une grande richesse.

CSM 217 "Non dev' a entrar"
Le comte pécheur qui ne pouvait pas entrer dans une église.

"Comment un conte de France qui était venu à Santa Maria de Villa-Sirga n'a pas réussi à entrer dans l'église avant de s'être confessé."

Un comte français a tenté d'entrer dans l'église de la Vierge de Vilasirga.

Ses chevaliers entrèrent dans l'édifice, mais le comte ne le put pas car il n'avait pas confessé tous ses péchés.

Les gens ont essayé de le pousser dans l'église, mais du sang a coulé de sa bouche et de son nez.

Le comte se repentit et fit ses aveux.

Le comte entra dans l'église.

Le peuple, témoin du miracle, se réjouit.

CSM 218 "Razon an de seeren"
Le marchand allemand qui a été guéri.

"Comment Santa Maria a guéri à Villa-Sirga un honorable homme qui était estropié."

En Allemagne, il y avait un riche marchand qui souffrait d'une maladie qui le laissait paralysé.

Il s'appauvrit et était oppressé par l'inquiétude.

Il remarqua que certains de ses compatriotes faisaient un pèlerinage à Saint-Jacques et il demanda à les accompagner. Ils ont eu pitié de lui et ont accepté de l'emmener là-bas.

Le voyage fut difficile et lorsqu'ils arrivèrent à Saint-Jacques, l'homme n'était pas guéri à cause de ses péchés. Les pèlerins revinrent via Carrión et découvrirent qu'il était devenu aveugle. Ils décidèrent de l'emmener à Vilasirga et de le laisser à l'église de la Vierge. Ils craignaient qu'il ne meure s'ils essayaient de le porter plus loin.

Ils l'abandonnèrent à Vilasirga, et il pleura et invoqua la Vierge.

Elle le guérit complètement et il retourna dans son pays. Il mena une vie vertueuse et rapporta le miracle. Il a fait de généreux cadeaux à la Vierge de Vilasirga.

CSM 219 "Non conven aa omagen"
La chaire de la cathédrale de Sienne.

Comment Santa Maria a fait noircir la figure du diable qui était sculptée dans du marbre blanc, parce qu'il était à côté de Son image qui était sculptée dans ce même marbre."

Des maîtres sculpteurs sont venus à Sienne pour sculpter une chaire en marbre blanc pour l'évêque de la cathédrale.

Ils ont sculpté de nombreuses scènes narratives sur la chaire, et des images de la Vierge à l'Enfant et du diable.

Ils ont rendu le diable laid, mais parce que le marbre était blanc, il n'avait pas l'air aussi terrible qu'il aurait pu l'être. La Vierge a décidé de modifier le portrait du diable et a rendu le marbre blanc « noir comme de la poix », afin qu'il paraisse laid et dégoûtant.

Lorsque le peuple, réuni pour la messe, vit que le diable s'était transformé, il se mit à rire.

L'évêque a ordonné à un de ses hommes de laver et de gratter l'image, mais elle n'a pas pu être nettoyée.

L'évêque, comprenant qu'il s'agissait d'un miracle, se prosterna devant l'autel et demanda pardon à Marie. Il s'est excusé d'avoir ordonné que la figure du diable soit sculptée à côté de l'image de la Vierge.

CSM 220 "E quena non loará"

Ceci est un chant de louange.
Qui ne louera pas celle qui enlève le mal et nous accorde toutes les bénédictions ?
Car il est bon et juste que nous la louions toujours, elle qui est servie par des anges et qui nous ôte tout le mal du monde et nous donne la vie. Elle est digne de toute louange et le sera toujours.
Il est juste que nous la louions, Elle qui est au ciel et qui est notre avocate auprès de son fils.
Il est juste de louer Celle que tous les saints louent nuit et jour avec les plus belles chansons. Grâce à elle, Dieu accomplit plus de miracles pour nous qu'il ne le ferait pour n'importe quel autre intercesseur.

CSM 221 "Ben per está aos reis"
La guérison du roi Fernando.

"Comment Santa Maria a guéri le roi Don Fernando à Ona d'une grave maladie qu'il avait quand il était enfant."

Quand le roi don Fernando était un petit garçon, il est tombé malade.

À l'époque, il séjournait en Castille avec ses grands-parents et sa mère. Son grand-père, le roi don Alphonse, pensait que le garçon risquait de mourir, et sa mère était folle de chagrin.

Elle décida d'emmener le garçon à Oña, faisant confiance à la Vierge pour le guérir.

L'enfant ne pouvait ni manger ni dormir et était infesté de vers.

Arrivés à Oña, ils veillèrent devant le maître-autel, priant la Vierge de guérir l'enfant. La Vierge le guérit aussitôt, le guérissant et lui redonnant la capacité de dormir. Quand il se réveilla, il demanda quelque chose à manger.

En quinze jours, le garçon était plus fort et plus en forme que jamais. La Vierge lui a aussi donné un esprit fort. Lorsque le grand-père du garçon, le roi don Alfonso, entendit parler du miracle, il se rendit directement à Oña en pèlerinage.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 202r du manuscrit, images 415 à 417 sur 737].

Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement  pas été conservées.

CSM 222 : "Quen ouver na Groriosa"
L'aumônier qui avait avalé une araignée.

"Comment l'aumônier qui chantait la messe au couvent des nones de Chelas, au Portugal, a avalé une araignée qui est sortie plus tard par son bras."

 Au Portugal, près de Lisbonne, il y a un couvent de religieuses appelé Chelas.

Une fois un aumônier y chantait la messe et alors qu'il consacrait les éléments, une grosse araignée noire est tombée dans le calice.

L'aumônier hésita un instant, mais se fiant à la Vierge, il but le vin, l'araignée et tout.

Dès qu'il eut dit la messe, l'aumônier parla de l'araignée aux religieuses et à la prieure. La prieure a été alarmée et a ordonné de le saigner, pensant qu'il pourrait avoir été empoisonné.

Une incision a été faite dans son bras et l'araignée en est ressortie vivante.

Les religieuses se sont émerveillées du miracle et ont montré l'araignée à de nombreuses personnes.

CSM 223 "Todo-los coitados"
L'homme enragé.

"Comment Santa Maria a guéri un honorable homme dont on pensait qu'il allait mourir de la rage."

La Vierge peut guérir quiconque le lui demande sincèrement. Elle accomplit de nombreux miracles dans son sanctuaire de Terena, près de Monsarás.

Un homme nommé don Mateus d'Estremoz a été atteint de la rage.

Ses proches l'ont emmené à Terena.

Ils avaient déjà préparé son cercueil et l'avaient donné pour mort.

Néanmoins, la Vierge le guérit de son affliction.

Chacun doit servir la Vierge et la prendre comme bouclier contre le diable.

CSM 224 "A Reynna en que é comprida"
La fille qui a été ressuscitée et guérie à Terena.

"Comment Santa Maria de Terena, dans le domaine du Portugal, a ressuscité une fille morte."

Il y avait un homme à Beja qui était intendant du roi. Il était triste parce qu'il n'avait pas d'héritier, mais sa femme est tombée enceinte.

Elle a donné naissance à une fille, mais le bébé a été défiguré; son bras, au lieu de pendre librement, était attaché à son côté.

Les parents du bébé pensaient qu'elle était née comme ça à cause de leurs péchés et ils étaient très tristes. Quand la jeune fille avait un an, ils entendirent parler des miracles accomplis à Terena au Portugal et rejoignirent un groupe de pèlerins qui venaient de Beja.

Alors qu'ils approchaient du sanctuaire, le bébé est mort. Ils l'ont emmenée au cimetière.

Le lendemain matin, après qu'une messe eut été dite, la petite fille revint à la vie. Lorsqu'elle fut déballée de son linceul, les pèlerins virent que son bras était guéri.

Tout le monde a remercié la Vierge et les habitants de Beja et d'autres villages ont fait des offrandes généreuses.

CSM  225 "Muito bon miragr'"
Le prêtre qui a avalé une araignée.

"Comment un prêtre a avalé pendant la messe une araignée qui était tombée dans le calice. Elle rampait entre sa peau et sa chair vivante, Santa Maria l'a faite sortir par l'ongle." 

Un prêtre chantait toujours très bien la messe de la Vierge et les gens tenaient à l'entendre la chanter. En août, lors de la grande fête de la Vierge, il chantait la messe.

Il a mangé l'hostie. Puis il a commencé à boire le sang. Cependant, dans le calice, il repéra une grosse araignée.

Il trouva cela curieux, mais comme un vrai Espagnol, il rassembla son courage et le but. Dieu n'a pas permis au venin de l'empoisonner, ni à l'araignée de le mordre, mais elle a rampé sous sa peau.

Elle traversait le corps du prêtre et, s'il se tenait au soleil, les gens pouvaient la voir bouger. Il leur dit qu'il souffrait de cette affliction à cause de ses péchés. Il pria la Vierge d'intercéder auprès de son fils et de lui donner une mort rapide ou de lui enlever ses souffrances. L'araignée a rampé le long de sa colonne vertébrale, le long de sa rate, le long de sa poitrine et le long de ses bras. Elle était très poilue.

Un après-midi, alors qu'il était assis au soleil, un de ses bras s'est mis à picoter et il l'a gratté. Tout à coup, l'araignée est sortie de sous son ongle.

Le prêtre l'a prise, l'a broyée et l'a placée dans sa bourse. Alors qu'il disait la messe, il la mangea et dit que cela avait le goût d'une nourriture délicieuse. Le peuple, voyant cela, loua la Vierge et le prêtre était désormais beaucoup moins vigoureux.

CSM 226 "Assi pod' a Virgen "
Le monastère enseveli.

"Comment un monastère en Angleterre a disparu sous la terre. Au bout d'un an il est remonté à la surface juste où il était avant et aucun homme n'est mort ou est tombé malade."

En Grande-Bretagne, il y avait un monastère plein de moines dévoués à la Vierge.

Une fois, à Pâques, pendant que se disait la messe, le sol s'ouvrit et engloutit le monastère. Aucune trace de celui-ci n'était visible au-dessus du sol.

Néanmoins, la Vierge protégeait tous les bâtiments et l'ensemble du domaine, y compris les vignes, les vergers et les moulins.

De plus, elle subvenait aux besoins du moine et ne laissait personne tomber malade ou devenir fou. Même s'ils étaient sous terre, ils voyaient le soleil comme d'habitude.

Au bout d'un an, les moines se sont à nouveau réunis pour la messe de Pâques. Le jour où Dieu était ressuscité, la Vierge fit sortir le monastère de terre.

Les moines racontaient aux gens qui s'y rendaient ce que la Vierge avait fait, et tous la louaient.

CSM 227 "Quen os peccadores"
L'écuyer emprisonné.

"Comment Santa Maria a sauvé un écuyer de la captivité, en faisant en sorte que ceux qui gardaient la prison ne le voient pas s'échapper."

 Il y avait un écuyer de Quintanilla de Osoña qui se rendait chaque année à Villa-Sirga pour la fête de la Vierge en août.

Lorsqu'il était en guerre à Séville, l'ennemi l'a capturé.

Alors qu'il gisait en captivité, il pria la Vierge de Vilasirga de le libérer et de le protéger du mal.

Quand arriva la fête de la Vierge, il s'en souvint et pleura. Son ravisseur lui a demandé pourquoi il était si abattu. En entendant sa réponse, il se fâcha et ordonna à l'un de ses Maures de le fouetter. Il a été fouetté sans pitié et jeté dans un cachot.

L'écuyer continua à prier la Vierge et elle lui apparut. Elle a brisé ses liens et il a pu se faufiler devant les Maures qui étaient occupés à dire leurs prières.

L'écuyer, portant une partie des fers qui l'avaient attaché, se rendit directement au sanctuaire de Vilasirga près de Carrión. Il entra dans l'église et raconta son histoire à tout le monde.

CSM 228 "Tant' é grand' a sa mercee"
La mule qui souffrait de la goute.

"Comment un honorable homme avait une mule paralysée des quatre pattes. L'homme a demandé à un serviteur de l'écorcher, et pendant que le garçon se préparait à le faire, la mule s'est relevée et est allée à l'église."

Une mule souffrait tellement de la goutte que ses pattes étaient tordues.

Le propriétaire, se sentant désolé pour la bête infirme, ordonna à l'un de ses serviteurs de la tuer pour la mettre hors de sa misère.

Alors que le garçon finissait son déjeuner, la mule se leva et se dirigea lentement vers l'église. Dès qu'elle s'est approchée, la Vierge l'a guérie.

Le garçon, qui avait reçu l'ordre de tuer et d'écorcher le mulet, a suivi ses traces, qui l'ont conduit à l'église. Là, il découvre la bête transformée. Il a appelé les gens à venir voir la mule qui avait été changée d'une créature infirme en une saine.

Le peuple examina attentivement la mule, pour s'assurer que c'était le même. Pour dissiper tout doute de leur esprit, la Vierge fit faire trois fois le tour de l'église à la mule, qui s'agenouilla ensuite humblement devant l'autel.

Après cela, la mule retourna dans la maison de son maître et le peuple loua la Vierge.

CSM 229 "Razon é grand' e dereito"
La tentative des Maures de détruire une église à Vila-Sirga.

"Comment Santa Maria a protégé son église à Villa-Sirga des maures qui voulaient la détruire et les a punis en les frappant et en les paralysant."

 Une jour, alors que des hommes construisaient l'église de Vilasirga, une bande de Maures a attaqué l'endroit.

Les hommes ont fui à Carrión, laissant l'église sans protection.

Les Maures entreprirent de détruire l'église, mais malgré tous leurs efforts, ils furent incapables de l'endommager ou de bouger une seule pierre.

De plus, la Vierge leur fit perdre la force de leurs membres et la vue de leurs yeux.

Les Maures impuissants en furent expulsés.

Le peuple, apprenant la nouvelle, a loué la Vierge pour avoir défendu son église.

CSM 230 "Tod' ome deve dar loor"

Ceci est un chant de louange.
Tous les hommes devraient louer la Mère du Sauveur.
Il est juste de louer celle qui partage toujours sa bonté qui n'échoue jamais. Par conséquent, que Dieu me protège, tous les hommes devraient louer la Mère du Sauveur.
Et puisqu'Elle nous fait un don si généreux en nous assuranr l'amour de Dieu, tous les hommes devraient louer la Mère du Sauveur.
Elle est si puissante et a une telle emprise sur Dieu qu'elle peut toujours faire ce qu'elle veut. Par conséquent, par ma foi, tous les hommes devraient louer la Mère du Sauveur.

CSM 231 "Vertud' e sabedoria"
Les trois garçons qui ont déplacé des blocs de glace.

"Comment Santa Maria a permis a trois jeunes garçons de déplacer des blocs de marbre que les gens rassemblés ne parvenaient pas à bouger."

 L'empereur Constantin fit construire une splendide église à la Vierge.

Il a donné beaucoup d'argent aux maîtres tailleurs de pierre qui ont fait venir des blocs de marbre de « Roumanie » et de bien d'autres endroits. Certains blocs étaient destinés aux autels et d'autres aux piliers.

Les morceaux de marbre étaient si gros qu'ils ne pouvaient pas être soulevés.

Bien que de nombreuses personnes se soient rassemblées pour les soulever, elles ne pouvaient même pas déplacer la plus petite. Ce problème a troublé le maître maçon.

Une nuit, alors qu'il dormait, la Vierge lui apparut. Elle lui a dit de nommer trois braves petits garçons pour soulever les pierres et lui a assuré qu'ils seraient capables de le faire sans aides mécaniques.

Le maçon choisit les garçons et ils élevèrent les pierres par la puissance de la Vierge.

CSM 232 "En toda-las grandes coitas"
L'autour rendu à son chevalier.

"Comment un chevalier qui chassait a perdu son autour. Comme il ne parvenait pas à le retrouver, il a apporté un autour de cire à Villa-Sirga et il a alors retrouvé le vrai."

  A Treviño, il y avait un chevalier qui était chasseur. Il avait un autour des palombes qui tuait toutes sortes d'oiseaux et volait avec une grâce et une vitesse incomparables.

Un jour, alors que le chevalier chassait la perdrix, il perdit l'autour des palombes.

Il l'a cherché toute la journée et a envoyé ses hommes à sa recherche, mais il n'a pas pu être trouvé. Le chevalier était tellement bouleversé qu'il pleura et pensa qu'il deviendrait fou.

Il a cherché l'oiseau pendant quatre mois et a finalement fait faire une image de cire à son image.

Il apporta l'image à Vilasirga et la plaça sur l'autel, priant la Vierge.

Lorsqu'il rentra chez lui, il découvrit l'oiseau assis sur son perchoir accoutumé. Il se prosterna à terre, louant la Vierge. Puis il prit le faucon dans sa main.

CSM 233 "Os que bõa morte"
Le chevalier qui était protégé par une armée céleste.

"Comment Santa Maria a protégé un chevalier qui avait trouvé refuge dans une église tandis que d'autres chevaliers essayaient de la tuer."

Un chevalier était constamment harcelé par ses ennemis qui voulaient le tuer.

Ils l'ont rattrapé sur la route un jour à l'extérieur de Santo Domingo de Silos.

Ils le pourchassèrent et il se réfugia dans un ermitage marial près de Peñacova. De nombreux guerriers chrétiens, morts en combattant les Maures, ont été enterrés à cet endroit.

Le chevalier pria la Vierge de lui pardonner ses péchés et de le protéger.

Ses ennemis s'approchèrent de l'église et virent une grande armée l'entourer. Ils comprirent que les défenseurs, si rapidement déployés, n'étaient pas des hommes ordinaires. Ne voulant pas encourir la colère de Dieu ou de la Vierge, ils reculèrent.

Le chevalier et ses ennemis se sont réconciliés et ils sont revenus ensemble.

CSM 234 "A que faz os peccadores"
Le garçon sourd-muet guéri à Vila-Sirga.

"Comment Santa Maria de Vila-Sirga a fait parler et entendre un garçon sourd et muet parce qu'il a veillé une nuit devant son autel."

Il y avait un garçon sourd-muet à Saldaña qui était élevé par le noble, don Rodrigo, qui détenait la terre pour le roi et avait prêté serment à son service.

Un jour, don Rodrigo décida d'aller à Vilasirga et emmena le garçon avec lui.

Quand ils sont arrivés, il a demandé au garçon de dormir devant l'autel.

Le lendemain matin, pendant la messe, la langue du garçon a commencé à se délier et ses oreilles se sont ouvertes.

À la fin de la messe, il entendait et parlait bien.

Tout le monde a loué la Vierge pour le miracle et lui a fait des offrandes.

CSM 235 "Como gradecer ben-feito"
Les faveurs de la Vierge envers le roi Alfonso.

"Comment Santa Maria a rendu la santé au roi Don Alfonso quand il était à Valladolid et qu'il était donné pour mort."

Le roi Alfonso loua la Vierge avec ferveur et la servit nuit et jour. Il a prié pour mourir à son service. Une nuit, dans un rêve, elle a accédé à sa demande persistante.

Le roi était en proie à des tourments. Certains de ses nobles, y compris ses parents, ont comploté contre lui et ont tenté de le détrôner. Il avait été généreux avec ces hommes, mais ils le méprisaient. La Vierge réconforta le roi et lui assura qu'elle déjouerait les complots de ces hommes déloyaux. Elle a fait ce qu'elle a dit. Plus tard, lorsque le roi tomba gravement malade à Requena, elle le guérit.

Il tomba malade une autre fois en quittant sa terre pour voir le Pape. Lorsqu'il arrive à Montpellier, il est si malade que les médecins prédisent qu'il va mourir. Encore une fois, la Vierge l'a guéri et il a pu rentrer chez lui en Castille, en passant par la Catalogne. Bien que les nobles l'aient salué à son retour, la plupart d'entre eux ont encore conspiré contre lui. Ils voulaient le renverser pour pouvoir se partager le royaume. Dieu, cependant, exalta le roi et subordonna les rebelles.

À une autre occasion, alors que le roi résidait à Victoria pendant un an et un mois, le roi de France attaqua avec une grande armée. Cependant, Dieu l'a contrecarré et il s'est comporté plus courtoisement par la suite. Plus tard, en Castille, Dieu a guéri le roi Alfonso de diverses afflictions.

Il l'a fait se venger de ses ennemis, ceux qui fuyaient étaient brûlés comme des bougies. Après avoir quitté la Castille, le roi voulait aller directement à la frontière, mais il ne s'en était pas complètement remis. Une fièvre le frappa à Valladolid et, une fois de plus, il frôla la mort.

Néanmoins, le jour de Pâques, la Vierge lui apparaît. Elle le caressa de ses mains et le délivra de toutes ses afflictions. Elle ne portait pas de voile et brillait plus qu'un rubis ou un cristal. Louons-la pour qu'elle nous admette au ciel et nous sauve de l'enfer.

CSM 236 "A Santa Madre daquele"
La naufragée ramenée à terre.

"Comment une femme qui portait un enfant dans ses bras était naufragée dans la mer, et Santa Maria l'a fait marcher sur l'eau jusqu'à ce qu'elle soit sur le terre ferme."

Une Marseillaise voyageait à bord d'un navire appartenant à un pirate nommé Pero Bonifaz.

Le navire a heurté un rocher et s'est brisé.

Tout le monde à bord périt immédiatement, à l'exception de la femme qui, néanmoins, sombra au fond de la mer.

Tenant son petit garçon dans ses bras, la femme a prié la Vierge de la protéger.

La Vierge lui apparaît et la réconforte. La prenant par la main, elle la conduisit à travers l'eau, comme si elle la conduisait à travers un terrain plat. Elle arriva au port de Marseille.

La femme raconta aux gens ce qui lui était arrivé et ils lui firent des cadeaux et louèrent la Vierge.

CSM 237 "Se ben ena Virgen"
La prostitué assassinée.

"Comment Santa Maria, dans la ville de Santarem au Portugal, a permis à une femme coupable de ne pas mourir tant qu'elle ne s'était pas confessée, parce qu'elle avait une grande foi en Elle, jeûnait le samedi et qu'elle ne prenait que du pain et de l'eau les jours de Sa fête."

   Il y avait une prostituée à Santarém qui avait confiance en la Vierge et jeûnait les cinq jours de fête de Notre-Dame. Elle a également entendu la messe tous les samedis et s'est abstenue de pécher ce jour-là.

Elle décida de se rendre dans son pays et, un samedi, après la messe, se mit en route. Un de ses anciens clients, en colère contre son départ, la poursuit avec une bande de coquins. La femme cria à la Vierge de la protéger.

Ils l'ont saisie alors qu'elle se rendait à Leiria. Avant qu'elle n'ait le temps de confesser ses péchés, l'homme l'a violée, l'a volée et lui a tranché la gorge.

Il la laissa pour morte au bord du chemin, mais la Vierge vint la réconforter. Elle lui prit la main et la conduisit jusqu'à la route, promettant à la femme qu'elle pourrait finalement se confesser.

Un chevalier descendit la route et vit la femme mutilée. Elle lui raconta ce qui s'était passé et comment la Vierge l'avait sauvée pour qu'elle puisse confesser ses péchés. Elle a demandé au chevalier de l'aider.

Le chevalier se rendit directement à Santarém et alla chercher le clergé. Après avoir communié et s'être confessée, la femme est décédée.

CSM 238 "O que viltar"
Le ménestrel blasphémateur.

"Comment Dieu s'est vengé d'un ménestrel qui jouait aux dés, et parce qu'il avait perdu, avait renié Dieu et Santa Maria."

Un ménestrel qui jouait aux dés se mit un jour à maudire Dieu et la Vierge.

Les gens ont été tellement choqués par les choses qu'il a dites que la plupart d'entre eux sont partis.

Un aumônier passa par hasard, portant l'hostie consacrée à une personne malade. En voyant l'aumônier, les gens se sont agenouillés avec révérence, mais le ménestrel a craché et s'est moqué d'eux.

De retour de sa course, l'aumônier réprimanda le ménestrel et lui conseilla de faire pénitence. Le ménestrel méprisait l'aumônier et continuait de dénoncer Dieu et la Vierge.

Ayant demandé à Dieu de se venger de l'insulte, l'aumônier s'en alla, et un démon vint saisir le ménestrel. Il le serra si fort qu'il le tordit complètement.

L'homme n'a jamais dit un autre mot. Quand il est mort, son âme est allée directement en enfer.

CSM 239 "Guardar-se deve"
L'homme qui a prêté un faux serment.

"Comment Santa Maria a accompli un miracle à Murcia, pour un homme qui avait donné son argent à garder à un autre. Ce dernier refusa de le rendre et jura qu'il ne l'avait pas devant une statue de Santa Maria."

Un homme a donné de l'argent à un autre pour qu'il le garde. Quand il a eu besoin d'argent, il l'a réclamé.

L'homme, à qui il l'avait confié, prétendit ne pas l'avoir et jura qu'il ne lui avait jamais été donné.

Le propriétaire de l'argent lui a demandé de le jurer devant la statue de la Vierge.

L'homme l'a fait, mais alors qu'il quittait l'église, Dieu lui a fait ressentir une telle douleur dans la mâchoire qu'il ne pouvait plus parler.

Rentré chez lui, il convoqua un franciscain et se confessa, mais il ne mentionna pas sa tromperie. À cause de cela, une autre douleur l'a frappé.

Il était dans un tel tourment que, pensant qu'il allait mourir, il convoqua à nouveau le franciscain. Cette fois, il a admis qu'il avait juré faussement. Il a demandé au frère de rembourser l'homme à qui il devait l'argent. Trois jours plus tard, il mourut.

CSM 240 "Os peccadores"

Ceci est un chant de louange.
Tous les pécheurs loueront Sainte Marie, car ils ont une grande raison de la louer, car lorsqu'ils l'invoquent, elle vient toujours à leur secours. Grâce à Elle, nous sommes libérés du mal et du péché commis par Adam.
Tous les pécheurs loueront Sainte Marie, car ils ont raison de la louer et de dire sa valeur et tout le bien qu'elle a fait dans le monde et comment elle prie pour nous chaque fois que nous péchons pour nous sauver.
Tous les pécheurs loueront Sainte Marie, car elle s'efforce toujours de prier pour nous dans les pires moments et elle nous sauve de la douleur et de la souffrance.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 218v du manuscrit, images 4sur 737].

Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement  pas été conservées.

CSM 241 "Parade mentes ora"
Le fiancé tombé d'une falaise.

"Comment un jeune garçon qui était fiancé à une jeune fille est tombée du haut d'une très haute falaise jusqu'en bas, son corps s'est écrasé et il est mort. Sa mère a commencé à implorer Santa Maria pour lui, et cette dernière l'a ramené à la vie. Le jeune homme et sa fiancée sont entrés dans les ordres."

En Provence, il y avait deux veuves voisines. L'un avait un fils et l'autre une fille. Pour le plus grand bonheur de leurs mères, les jeunes se sont fiancés.

La mère du jeune homme fit préparer un festin auquel elle invita sa fiancée et sa mère. Le jeune homme s'affaire à servir les convives.

Alors qu'il lavait un verre à vin devant une fenêtre ouverte donnant sur une falaise abrupte, il s'est penché trop en avant et est tombé. Il plongea tête baissée, tomba au sol et mourut sur le coup.

Sa fiancée et sa mère ont commencé à gémir et à pleurer, mais la mère du jeune homme, confiante en la Vierge, a gardé son sang-froid. Elle le fit amener devant l'autel de la Vierge et elle pria Marie de lui rendre la vie.

L'homme s'est relevé vivant du lit où il avait été couché. Il ne restait aucun signe de ses blessures. Sa mère a rendu grâce à Dieu.

Le jeune homme et sa bien-aimée ont tous deux fait vœu de chasteté et sont entrés dans les ordres religieux. Ils ont servi la Vierge toute leur vie.

CSM 242 "O que no coraçon"
Le tailleur de pierre qui était retenu par le bout des doigts.

"Comment Santa Maria de Castrojeriz a sauvé de la mort un tailleur de pierre qui était tombé du haut de la construction et qui est resté accroché en tenant par le bout des doigts."

 Un habile tailleur de pierre construisait l'église de la Vierge à Castrogeriz.

Un jour, alors qu'il travaillait, il tomba du haut d'un mur.

En tombant, il appela la Vierge et réussit à accrocher ses doigts à une pierre.

Bien qu'il soit lourd, la Vierge Marie lui permit de maintenir son emprise. Il n'a pas glissé, mais s'est accroché là par ses ongles, la priant.

Le tailleur de pierre resta ainsi suspendu la majeure partie de la journée.

La Vierge l'a soutenu jusqu'à ce que les gens viennent et le descendent. Ils placèrent le tailleur de pierre devant l'autel et répandirent la nouvelle du miracle dans tout le pays.

CSM 243 "Carreiras e semedeiros"
Les chasseurs piégés sous la glace.

"Comment des fauconniers qui chassaient étaient entrain de se noyer dans un ruisseau. Ils ont fait appel à Santa Maria de Vila Sirga et Elle les secourus dans sa miséricorde."

Deux fauconniers d'Alfonso X chassaient avec leurs oiseaux près de Vilasirga.

Les chasseurs ont relâché les faucons sur une berge.

Les faucons ont heurté des canards, les faisant tomber à l'eau. La rivière était partiellement gelée et les canards ont coulé sous la glace.

Lorsque les fauconniers ont vu cela, ils sont sortis sur la glace pour récupérer les canards.

La glace s'est brisée sous leur poids et ils ont été piégés en dessous. Ils restèrent un bon moment sous la glace, priant la Vierge de Vilasirga.

La glace fondit et les chasseurs s'échappèrent. Ils allèrent droit à Vilasirga où ils louèrent la Vierge.

CSM 244 "Gran dereit' é que mal venna"
Le marin irrespectueux.

"Comment Santa Maria a guéri un homme qui enflait et qui pensait qu'il allait mourir parce qu'il avait maudit ceux qui allaient dans Son église."

 Il y a une église, dédiée à la Vierge, à l'extérieur de la ville de Laredo. De nombreux miracles sont accomplis à cet endroit et les gens y vont pour faire toutes les offrandes qu'ils peuvent se permettre. Un jour, une baleine a nagé dans le port. Quand les gens l'ont vu, presque tous se sont précipités vers le rivage.

Ils ont tué la baleine et ont commencé à rentrer chez eux, mais ils se sont d'abord arrêtés à l'église pour se recommander à Dieu et à la Vierge.

L'un des marins s'est moqué des gens qui se rendaient à l'église. Il s'est moqué d'eux et a dit qu'il faisait la chose sensée – aller à la taverne.

Il est allé à la taverne et a bu du vin, mais son ventre a énormément gonflé.

L'homme était affligé et a supplié ses proches de l'emmener à l'église. Ils veillaient et faisaient des offrandes.

Le lendemain, lorsque l'homme entendit la messe de la Vierge, sa santé était rétablie et il était plus en forme que jamais.

CSM 245 "O que en coita"
L'otage libéré.

Comment Santa Maria a fait sortir un homme de prison et lui a fait traverser une rivière très profonde sans qu'il soit mouillé."

 Au Portugal, entre les fleuves Douro et Minho, rôdait une bande de voleurs, composée de chevaliers, d'écuyers et de fantassins. Celui qui volait le plus était tenu en très haute estime. À São Salvador da Torre, un homme menait une belle vie et servait la Vierge. Il allait souvent faire ses prières dans une chapelle qui lui était dédiée et il la décorait de fleurs.

Un jour, pensant qu'il était riche, les braqueurs s'emparèrent de cet homme. Ils l'ont mis sur un bateau et l'ont transporté de l'autre côté du fleuve, dans l'intention de le retenir contre rançon. Ils l'ont maltraité et l'ont détenu dans le château de Neiva. Il a été continuellement battu et le châtelain a menacé de le tuer s'il ne rendait pas ses biens. Il l'a torturé, l'a étendu sur une poutre et a versé de l'eau froide sur son corps déjà noir de blessures. Lorsqu'ils ont menacé de capturer sa femme et ses enfants, l'homme a promis de leur donner mille soldas léonais, mais ils ont rejeté son offre.

L'homme pria la Vierge de le sauver et elle entra dans le château. A la vue de tous, elle le détacha et lui dit qu'elle venait le sauver parce qu'il l'avait servie dans sa chapelle. Ses ravisseurs étaient impuissants et pâles de peur. La Vierge a sorti l'homme du château et l'a conduit sur les rives de la rivière Lima. Elle lui ordonna de le traverser et d'aller au monastère raconter aux frères et au prieur ce qui s'était passé.

L'homme avait peur de l'eau profonde, mais la Vierge l'exhorta à lui faire confiance et il se mit à patauger. Ses pieds ne se sont même pas mouillés et il n'a subi aucun mal. Après avoir traversé la rivière, il entra dans le monastère et, avant le lever du jour, se prosterna devant une statue de la Vierge.

Quand les frères entraient pour les matines, ils le regardaient avec émerveillement. Ils ne pouvaient pas croire qu'il était entré parce que la place était solidement fermée. Il leur raconta ce qui s'était passé et jura de servir la Vierge avec encore plus de zèle.

Même le châtelain de Neiva et la bande de coquins ont reconnu le miracle. Chacun s'est repenti et aucun d'eux n'a plus jamais commis de mauvaises actions.

CSM 246 "A que as portas"
La femme qui ne pouvait pas rentrer dans une église.

"Comment une honorable femme allait tous les samedis dans un église nommée Sainte Marie des Martyrs. Une jour elle a oublié, elle est arrivée de nuit, et les portes se sont ouvertes pour elle."

 Chaque samedi, une femme de l'Alcázar se rendait à l'église pour faire ses prières et faire une offrande à la Vierge.

Un samedi, elle était préoccupée par les tâches ménagères et oublia de le faire. Le soir, la femme se souvint et, bien qu'il fût tard, elle partit pour l'église.

L'église était assez éloignée de la ville et quand la femme est arrivée, elle a constaté que les portes étaient fermées à clé.

En pleurant, elle a commencé à dire ses prières à l'extérieur. Quand elle eut fini, elle vit, à son grand étonnement, que les portes étaient ouvertes. Après qu'elle soit entrée et qu'elle ait déposé son offrande sur l'autel, les portes se sont fermées derrière elle.

Effrayée, elle se précipita vers la ville, mais ne put y entrer car les portes étaient fermées. Elle pria la Vierge qui les ouvrit aussitôt.

Puis une belle dame la prit par la main et la conduisit chez elle. Elle était très contente et a demandé à la femme qui elle était. La femme lui dit qu'elle était la Vierge puis disparut.

CSM 247 "Assi como Jheso-Cristo fez veer"
La fille aveugle qui a recouvré la vue.

"Comment une petite fille était née aveugle, à ses 10 ans on l'a amenée à Santa Maria de Salas et Santa Maria lui a rendu la vue."

 Une femme a juré de donner son bébé à la Vierge pour servir dans son église. Elle a également promis d'y offrir une bougie chaque année.

La femme a donné naissance à une fille aveugle, et elle et son mari en ont souffert.

Lorsque la jeune fille aveugle a atteint l'âge de dix ans, son père est décédé, laissant sa mère se débrouiller seule.

La femme était bouleversée et a emmené la fille à Salas. Elle pria la Vierge en lui disant que si elle avait su que sa fille naîtrait aveugle, elle n'aurait pas voulu l'avoir.

Elle a donné la fille comme servante à la Vierge de Salas. Après avoir demandé à la Vierge de rendre la vue à sa fille, elle l'y abandonna.

La Vierge guérit la jeune fille instantanément et elle resta à l'église, la balayant avec diligence comme il lui avait été ordonné.

CSM 248 "Sen muito ben"
Les marins bagarreurs.

"Comment deux marins essayaient de se tuer mutuellement à Laredo devant l'autel de Santa Maria, et dans Sa grande miséricorde elle les a empêchés de se tuer ou de se blesser."

 Il y a une église dédiée à la Vierge à Laredo. Il se dresse au-dessus de la mer et de nombreuses personnes s'y rendent en pèlerinage.

Une fois, alors qu'il y avait une foule d'hommes à l'église, deux marins ont commencé à se battre.

Ils ont sorti leurs couteaux et se sont bagarrés juste devant l'autel.

La Vierge les a paralysés et ils se sont figés les bras tendus, comme s'ils étaient en métal ou en pierre.

Les hommes se repentirent et implorèrent la miséricorde de la Vierge.

Elle a entendu leurs prières et ils se sont pardonnés. Tout le monde a loué la Vierge.

CSM 249 "Aquel que de voontade"
Le tailleur de pierre qui a survécu à une grande chute.

"Comment un maître constructeur qui travaillait dans une église qu'on appelait Santa Maria d'Almazan, à Castrojeriz, est tombé du sommet jusqu'en bas, et Santa Maria l'a préservé de toute blessure."

De nombreux hommes sont venus à Castrogeriz pour gagner de l'argent en construisant l'église d'Almazán à la périphérie de la ville

L'un d'eux, cependant, n'a travaillé que pour gagner la miséricorde et la faveur de la Vierge.

C'était un tailleur de pierre habile ; il équarrit les pierres et les aligna.

Un jour, alors qu'il travaillait sur la partie la plus haute du bâtiment, il a glissé et est tombé. Alors qu'il tombait, il appela la Vierge pour le sauver.

Bien qu'il soit tombé d'une grande hauteur et se soit cogné la tête contre les pierres, il n'a pas été blessé.

Il se leva, courut à l'autel et rendit grâce à la Vierge. Toutes les personnes présentes ont également loué la Vierge pour le miracle.

Lien vers la partition originale en haute résolution (aller au folio 226v du manuscrit, images 464 / 465 sur 737].

Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement  pas été conservées.

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