
Les traductions sont basées sur celles en anglais du site The oxford CSM database.
Liste des cantigas traduites ci-dessous :
CSM 250 "Por nos, Virgen Madre", CSM 251 "Mui gran dereito"; CSM 252 "Tan gran poder"; CSM 253 "De grad' á Santa Maria "; CSM 254 "O nome da Virgen"; CSM 255 "Na malandança"; CSM 256 "Quen na Virgen groriosa "; CSM 257 "Ben guarda Santa Maria"; CSM 258 "Aquela que a seu Fillo"; CSM 259 "Santa Maria punna d' avir"; CSM 260 "Dized', ai trobadores,"; CSM 261 "Quen Jesu-Crist' e ssa Madre"; CSM 262 "Se non loassemos"; CSM 263 "Muit' é ben-aventurado"; CSM 264 "Pois aos seus"; CSM 265 "Sempr' a Virgen santa"; CSM 266 "De muitas guisas"; CSM 267 "A [de] que Deus pres"; CSM 268 "Gran confiança na Madre"; CSM 269 "A que poder á dos mortos"; CSM 270 "Todos con alegria"; CSM 271 "Ben pode seguramente"; CSM 272 "Maravillosos miragres "; CSM 273 "A Madre de Deus que éste do mundo"; CSM 274 "Poi-lo pecador punnar"; CSM 275 "A que nos guarda "; CSM 276 "Quena Virgen por sennor"; CSM 277 "Maravillo-m' eu com' ousa"; CSM 278 "Como sofre mui gran coita"; CSM 279 "Santa Maria, valed', ai Sennor,"; CSM 280 "Santa Maria beita seja,"; CSM 281 "U alguen a Jhesu Crist"; CSM 282 "Par Deus, muit' á gran vertude"; CSM 283 "Quen vai contra Santa Maria"; CSM 284 "Quen ben fiar na Virgen"; CSM 285 "Do dem' a perfia"; CSM 286 "Tanto quer Santa Maria"; CSM 287 "O que en Santa Maria"; CSM 288 "A Madre de Jhesu-Cristo"; CSM 289 "Pero que os outros santos"; CSM 290 "Maldito seja"; CSM 291 "Cantand' e en muitas guisas"; CSM 292 "Muito demostra a Virgen"; CSM 293 "Par Deus, muit' é gran dereito"; CSM 294 "Non é mui gran maravilla"; CSM 295 "Que por al non devess'"; CSM 296 "Quen aa Virgen santa mui ben servir"; CSM 297 "Com' é mui bõ' a creença"; CSM 298 "Graça e vertude"; CSM 299 "De muitas maneiras";
CSM 250 "Por nos, Virgen Madre,"
Ceci est une chanson de louange.
Vierge Mère, priez Dieu, votre Père, votre Fils et votre Ami, pour nous.
Pour notre bien, Vierge Mère, priez Dieu, votre Père, votre Fils et votre Ami.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 251 "Mui gran dereito"
La fille captivée par une image du Christ Enfant.
"Comment Santa Maria a emmené avec elle une fille de Provence qui demandait son enfant à Sa statue."
Un riche bourgeois de Provence jura de placer sa fille dans un ordre religieux. La jeune fille allait souvent avec sa mère dans un couvent voisin et était captivée par une statue en pierre de la Vierge à l'Enfant dans le cloître. Elle apportait toujours à la statue une offrande de fleurs ou de fruits.
Après que la jeune fille ait rejoint l'ordre, elle vénérait fréquemment la statue. Elle se tenait devant elle, les bras étendus, demandant à la Vierge de la laisser tenir l'Enfant. La Vierge obéit, et la jeune fille berça l'Enfant dans ses bras et l'appela son «fils».
Lorsque les religieuses espionnèrent la jeune fille, la statue de la Vierge reprit l'enfant.
L'abbesse a été alarmée par les actions de la jeune fille et a convoqué sa mère. La mère de la fille, pensant que sa fille perdait la tête, l'a emmenée voir le pape.
Pour déterminer la nature du comportement de la jeune fille, le pape a décidé d'évaluer sa réaction à la messe. Au moment de la consécration, la petite fille a dit : « Ceci est mon fils bien-aimé… [et] je souhaite aller avec lui. » Puis elle mangea l'hostie et mourut.
Le Pape s'est rendu compte qu'il avait été témoin d'un miracle et l'a fait écrire.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 252 "Tan gran poder"
Les laboureurs ensevelis sous une coulée de terre.
"Comment Santa Maria a sauvé plusieurs hommes de l'ensevelissement sous un gros tas de terre qui leur était tombé dessus."
Des hommes construisaient une église à Castrogeriz.
Pendant qu'ils creusaient, la terre s'est effondrée au-dessus d'eux. Ils étaient piégés en dessous comme si quelqu'un avait fermé une porte.
Les hommes pensaient qu'ils allaient mourir, mais la Vierge les a sauvés du diable qui en avait après leurs âmes.
Les habitants de la ville ont entendu ce qui s'était passé et ont creusé dans le sable.
Ils pensaient que les hommes étaient morts, mais ils les trouvèrent en train de prier la Vierge.
Tout le monde a loué la Vierge devant son autel dans l'église qu'ils étaient en train de construire.
Lien vers les miniatures du manuscrit de Florence.
CSM 253 "De grad' á Santa Maria"
Le bâton de fer du pèlerin.
"Comment un pèlerin de France qui allait à Saint Jaques en passant par Santa Maria de Villa Sirga ne pouvait pas reprendre un grand bâton de fer qu'il portait en pénitence."
Un homme de Toulouse a avoué ses péchés. En pénitence, un abbé lui ordonna de faire un pèlerinage à Saint-Jacques, portant un bâton de fer pesant vingt-quatre livres. L'abbé lui a demandé de placer le bâton devant l'autel de Santiago à la vue de tous.
L'homme a fait fabriquer le bâton au poids approprié.
En traversant la Castille, il vit l'église de Vilasirga. Il demanda à un frère comment cela s'appelait et l'homme lui dit, expliquant que la Vierge y accomplissait de nombreux miracles.
Le pèlerin est entré dans l'église. Dès qu'il eut prié la Vierge de lui pardonner ses péchés, le bâton de fer qu'il avait placé devant l'image de la Vierge se brisa en deux.
Voulant continuer sa route, le pèlerin tenta de ramasser les morceaux brisés du bâton, mais il ne put les retirer du sol de l'église. Il s'est rendu compte que la Vierge voulait qu'il laisse le bâton là-bas, et il a pleuré et a raconté son histoire aux gens. Le clergé, qui a chanté le Salve Regina, a interprété le miracle comme un signe que l'homme avait accompli sa pénitence.
Laissant le bâton derrière lui, l'homme se rendit à Santiago. De retour chez lui, il servit la Vierge toute sa vie.
CSM 254 "O nome da Virgen"
Les moines qui ont abandonné leur monastère.
"Comment deux moines qui avaient quitté leur ordre ont été libérés des démons grâce au nom de Santa Maria qu'ils prononçaient."
Deux moines, fatigués de vivre selon les règles strictes de leur ordre, ont quitté leur monastère pour une journée.
Ils passaient le temps, marchant le long des berges d'une rivière, causant, riant et s'amusant.
Pendant qu'ils marchaient, ils virent une petite barque pleine d'hommes qui descendait la rivière. Les moines étaient curieux et ont demandé aux hommes qui ils étaient.
L'un d'eux expliqua que lui et ses compagnons étaient des diables déguisés en hommes, emportant l'âme d'un fonctionnaire (« un alguazil ») d'Ebron.
Les moines ont demandé à la Vierge de les protéger des démons. Les diables disaient que si les moines ne l'avaient pas fait, ils les auraient emmenés avec eux en enfer parce qu'ils avaient abandonné leur monastère.
Lorsque les moines entendirent cela, ils se dépêchèrent de retourner au monastère, se confessèrent et furent graciés.
CSM 255 "Na malandança"
La belle-mère meurtrière.
"Comment Santa Maria a sauvé une femme qui avait tué son gendre à cause d'une fausse rumeur qu'on avait colportée sur son compte. Elle n'a pas brulé sur le bûcher où on l'avait placée."
A Lyon il y avait une femme riche qui avait une jolie petite fille. Elle et son mari ont permis à la fille d'épouser le mari de son choix et ont donné une maison au couple. Cependant, les gens ont commencé à dire des choses méchantes sur la citadine et son gendre. Ce n'étaient que des rumeurs, car ils n'avaient rien fait de mal.
La femme a décidé de tuer son gendre [pour faire taire les rumeurs]. Elle a payé des hommes pour commettre le crime. Ce jour-là, après la messe, la famille s'assit pour manger et la femme ordonna d'appeler son gendre. Quand sa fille est allée le chercher, elle a découvert qu'il était mort.
La nouvelle de l'incident s'est rapidement répandue dans la ville et le magistrat a mené une enquête. Il a interviewé des gens et découvert la vérité. Il a arrêté ceux qui avaient commis le crime. La belle-mère a avoué qu'elle avait commis l'acte et a expliqué pourquoi. Mais le magistrat était zélé dans l'exercice de ses fonctions et il a ordonné qu'elle soit brûlée.
Pendant qu'on l'emmenait, la femme, vêtue seulement d'une culotte, passa devant une église. Elle supplia ses gardes de la laisser s'arrêter devant l'église et prier la statue de la Vierge. Les gardes ont accédé à sa demande et elle s'est jetée à terre, pleurant et priant la Vierge de l'aider.
Le magistrat a ordonné qu'elle soit emmenée dans une maison abandonnée à la périphérie de la ville. Il a demandé aux hommes de la placer dans la maison, puis de l'incendier. Ils firent ce qu'il avait commandé, mais la Vierge protégea la femme. Bien que le bois autour d'elle ait été réduit en charbon de bois, elle est restée indemne. Ils mirent le feu à la maison une seconde fois, mais la Vierge ne permit pas que la femme soit brûlée.
Voyant cela, le magistrat a ordonné aux gardes de sauver la femme de l'incendie. Lui et le peuple se sont repentis et elle a été emmenée avec une grande joie. Elle se rendit à l'église et les prêtres, debout en rang, louairent la Vierge.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 256 "Quen na Virgen groriosa"
La guérison de la reine Béatrice.
"Comment Santa Maria a guéri la reine Béatrice d'une grave maladie parce qu'elle priait son Image avec un grand espoir."
Le roi don Fernando voulait attaquer Capilla pour la reprendre aux Maures.
Il ordonna à sa femme, la reine Beatriz, de rester à Cuenca pendant qu'il attaquait la cité.
Lorsqu'elle était à Cuenca, la reine est tombée si malade que les médecins qualifiés de Montpellier ont prédit qu'elle mourrait. Elle était enceinte et avait une très forte fièvre.
La reine ordonna d'apporter une image de la Vierge. Elle a soutenu qu'elle se remettrait de sa maladie dès qu'elle aurait vu l'image, qui était finement faite de métal.
Elle a demandé que l'image soit portée à ses côtés afin qu'elle puisse lui embrasser les mains et les pieds.
Tout cela a été fait, et la reine s'est remise de sa maladie.
CSM 257 "Ben guarda Santa Maria"
Les reliques de la Vierge préservées à Séville.
"Comment Santa Maria a sauvé Ses reliques alors que beaucoup d'autres avaient été détruites."
A Séville, le roi Alphonse possédait une importante collection de reliques de la Vierge et de divers saints.
Un jour, il les enferma et s'en alla. Il n'a ordonné à personne de les garder.
Il est parti en Castille pendant dix ans avant de retourner à Séville.
À son retour, il a constaté que les reliques avaient été gravement endommagées, même si elles avaient été enveloppées dans du tissu.
Toutes les reliques ont été détruites et les coffres dans lesquels elles étaient stockées ont été brisés.
Néanmoins, les reliques de la Vierge Marie étaient bien conservées car elle empêche toujours ses affaires de souffrir. En voyant cela, le roi Alphonse a loué Jésus-Christ et a ressenti un grand amour pour la Vierge.
CSM 258 "Aquela que a seu Fillo"
La pâte à pain reconstituée.
"Comment Santa Maria a reconstitué pour une honorable dame la pâte qu'elle avait faite pour faire du pain."
Une femme de Provence avait l'habitude de faire l'aumône aux pauvres. Elle moulait de la farine et faisait du pain pour les nourrir.
Cependant, pendant une année de famine, elle a épuisé tout son blé. Elle pétrissait le dernier morceau de pâte pour se faire du pain, quand des pauvres sont venus mendier. Elle a donné la pâte aux pauvres, sans rien garder en arrière.
Bien qu'elle n'ait plus de pâte, elle dit à son fils de chauffer le four.
Lorsque le four était chaud, son fils lui a demandé d'apporter les pains, mais elle a expliqué qu'elle avait donné toute la pâte.
Son fils a commencé à se plaindre, mais sa mère a découvert que la pâte qu'elle avait pétrie gisait telle qu'elle l'avait laissée.
Elle se mit à se signer et, en pleurant, courut dans les rues pour dire à tous la générosité de la Vierge.
CSM 259 "Santa Maria punna d' avir"
Les ménestrels qui se haïssaient.
"Comment Santa Maria a fait se réconcilier deux ménestrels qui se haïssaient dans son église d'Arras et leur a donné une chandelle une bougie que personne d'autre qu'eux ne pouvait porter."
Deux ménestrels étaient amis, mais ils se sont disputés et se sont affrontés.
La Vierge leur est apparue en rêve et leur a demandé de se rendre dans son église d'Arras.
Ils s'y rendirent tous les deux et la Vierge s'approcha d'eux et leur dit de cesser leurs hostilités. Elle leur a donné une bougie pour soigner les personnes souffrant du feu de St Martial.
Les ménestrels s'en sont allés, réconciliés, et ont guéri de nombreuses personnes avec la bougie.
Cependant, l'évêque la leur enleva. Son pied a commencé à brûler à cause de la maladie et le feu s'est étendu à sa jambe.
Il a demandé un morceau de cette cire et l'a bu. Il a guéri immédiatement.
Depuis certains ménestrels ont le pouvoir de guérir les gens et de soulager leur douleur.
CSM 260 "Dized', ai trobadores"
Ceci est une chanson de louange.
Dites-moi, ô troubadours, pourquoi ne louez-vous pas la Dame des dames ?
Si vous connaissez bien votre art, pourquoi ne louez-vous pas celle par l'intermédiaire de qui vous avez accès à Dieu?
Pourquoi ne louez-vous pas la Dame qui donne la vie et qui est pleine de grâce ?
Pourquoi ne louez-vous pas Celle qui ne nous trompe jamai ?
Pourquoi ne louez-vous pas Celle qui est plus que bonne et par qui Dieu
accorde le pardon ?
Pourquoi ne louez-vous pas Celle qui nous réconforte dans la vie et dans la mort ?
Pourquoi ne louez-vous pas Celle qui a donné la vie à celui qui est mort et qui reviendra à notre secours?
notre aide ?
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 261 "Quen Jesu-Crist' e ssa Madre veer"
La femme qui espérait voir les Saints.
"Comment une honorable dame espérait plus que tout voir un bon et vertueux Homme et une bonne Dame."
Une dame convoqua un saint évêque et alla l'entendre prêcher. Même si elle ne l'avait jamais rencontré auparavant, elle le reconnut tout de suite.
Elle se confessa et lui dit qu'elle avait toujours voulu voir et rendre hommage aux saints hommes et femmes. Il lui a conseillé de rester dans sa chambre, de jeûner et d'attendre.
La dame fit ce que l'évêque avait demandé, et le neuvième jour, elle vit une foule de gens marcher de fenêtre en fenêtre sur un rayon de lumière, comme s'il s'agissait d'un pont.
La femme, voulant savoir qui ils étaient, a demandé au premier en ligne. Il répondit qu'ils étaient des martyrs et des anges accompagnés du Christ et de sa mère.
Elle pleura et demanda à Jésus et à la Vierge de l'emmener avec eux. Puis elle est morte. L'évêque, apprenant la nouvelle, se rendit dans sa chambre où il trouva son corps. Il dégageait une odeur plus agréable que les épices d'Outremer.
L'évêque fit écrire le miracle et loua Jésus-Christ et sa mère.
CSM 262 "Se non loassemos"
Les Saints qui chantaient le "Salve regina" au Puy.
"Comment Santa Maria a guéri une femme qui était sourde et muette au Puy."
Dans l'évêché du Puy, il y a une église noble où la Vierge accomplit de nombreux miracles. Un jour, à matines, la Vierge provoqua un grand orage qui fit trembler la terre.
Les portes et les fenêtres étaient fermées et les saints, qui s'étaient rassemblés à l'intérieur et avaient placé la Vierge au-dessus de l'autel, ont commencé à chanter le Salve Regina. C'était la première fois qu'il était joué.
Une femme sourde-muette était restée dans l'église et se cachait derrière l'autel. Tout d'un coup, elle pouvait entendre et parler et ses membres se sont redressés. Elle était capable de parler de beaucoup de choses, mais était plus fluide lorsqu'elle récitait le Salve Regina comme la Vierge le lui avait enseigné.
Le lendemain, les gens sont allés à l'église pour entendre la messe, mais ils n'ont pas pu ouvrir la porte. Après qu'ils se soient repentis de leurs péchés, la Vierge les a laissés entrer.
Ils entrèrent dans l'église et la femme sortit de derrière l'autel et leur raconta comment la Vierge l'avait guérie et comment elle avait entendu les saints chanter le Salve Regina. Ils ont tous chanté la chanson ensemble et ont convenu que personne ne devrait plus jamais passer la nuit dans l'église.
Si la Vierge peut faire cela, elle peut sûrement montrer sa faveur aux autres troubadours.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 263 "Muit' é ben-aventurado"
Le boiteux de Cudejo.
"Comment Santa Maria est apparue à un homme qui était paralysé de tous ses membres et lui a dit de se faire porter dans Son église et qu'il serait guéri sur-le-champ."
Un homme était tellement paralysé qu'il ne pouvait plus utiliser ses membres et était confiné au lit.
Il priait continuellement la Vierge.
Elle lui apparut et lui dit de se faire porter à l'église. Elle lui a dit de faire chanter sa messe et lui a promis que dès qu'il verrait le Corps du Christ, il serait guéri.
Il a demandé à la belle dame de s'identifier et elle lui a dit qu'elle était la mère de Dieu. Puis elle s'en alla.
L'homme fit ce qu'elle avait demandé et fut guéri.
Il courut droit à l'autel et tout le monde se mit à louer la Vierge.
CSM 264 "Pois aos seus que ama"
L'image de Santa Maria qui a sauvé Constantinople.
"Comment Santa Maria a fait couler les bateaux des Maures qui assiégeaient Constantinople dès que les Chrétiens eurent jeté une de Ses images dans la mer."
Quelques guerriers maures, avec une grande flotte, assiégèrent Constantinople. Ils ont pris le contrôle de la rivière et ont coupé l'approvisionnement en eau des citoyens.
Les gens se sont réconfortés dans un portrait miraculeux de la Vierge qui avait été peint d'après nature par saint Luc.
Un chevalier, confiant en la Vierge, fit placer l'image sur le rivage. Après l'avoir placé là, le peuple a prié la Vierge de les défendre contre les Maures.
Puis, levant les mains au ciel, ils jetèrent l'image à la mer.
Aussitôt, les navires des Maures ont coulé.
Le peuple rendit grâce à la Vierge.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 265 "Sempr’ a Virgen santa dá bon gualardon"
Jean Damascène amputé de la main pour trahison.
"Comment Santa Maria a guéri la main de Jean Damascène qui avant été coupée."
Ce miracle a été accompli pour Jean Damascène, un homme érudit et noble qui a rejoint un ordre religieux afin de pouvoir rester fidèle à la Vierge. Il récitait les heures canoniques et chantait bien la messe. Néanmoins, il a été capturé par les Maures et emmené en Perse.
Un riche Maure l'a acheté et il est devenu son serviteur. Jean pria Dieu et la Vierge de lui venir en aide. Elle le fit aimer de son maître et il a été nommé précepteur de son fils. Il pouvait entrer dans la maison de son maître quand il le souhaitait. Jean a appris au garçon à écrire si bien qu'il était difficile de dire lequel d'entre eux écrivait le mieux.
En entendant cela, l'empereur a demandé que Jean lui soit donné et le maître de Jean a obéi. L'Empereur fut content de lui et le fit entrer dans l'Ordre de Saint-Benoît dans un monastère de Rome.
L'Empereur sollicita le conseil de Jean et l'écouta. Jean lui conseilla de bien traiter ses sujets et de donner généreusement aux pèlerins et aux pauvres. Pendant ce temps, en Perse, le jeune homme que Jean avait instruit devint jaloux. Il a écrit deux lettres en les signant du nom de Jean et en imitant son écriture. Il donna les lettres aux messagers et leur dit de les placer là où l'Empereur pourrait les trouver.
Le messager a dispersé les lettres et l'empereur les a trouvées et était terriblement en colère. Les lettres, signées par Jean et adressées à ses amis en Afrique, ont révélé que l'empire était mal habité et mal équipé et les a encouragés à attaquer. En examinant l'écriture, l'empereur était convaincu que Jean avait commis une trahison. Il consulta ses conseillers et décida de le punir. Il fit couper la main droite de Jean devant tout le monde.
Jean, priant devant un autel, a demandé à la Vierge de faire un miracle. Il resta toute la nuit devant l'autel, lui demandant de lui rendre sa main. La Vierge lui apparaît. Elle a apporté sa main avec elle et l'a attachée à son moignon. Cela s'est passé au mois d'avril. Aussitôt, Jean chanta sa messe devant l'empereur et une foule nombreuse et organisa une grande procession.
CSM 266 "De muitas guisas"
La chute de la poutre dans l'église de Castojeriz.
"Comment Santa Maria de Castojeriz a sauvé les gens qui étaient dans l'église et qui écoutaient un sermon d'une poutre qui tombait depuis le sommet de l'église."
Du bois, de la pierre, du sable et de la chaux ont été apportés à Castrogeriz pour la construction d'une église dédiée à la Vierge.
De nombreuses personnes ont fait des offrandes pour payer la construction de l'église, de la tour et du porche.
Un jour, alors qu'une grande foule de gens était rassemblée dans l'église, écoutant un sermon, une poutre tomba d'en haut sur eux.
Même s'il y avait beaucoup de gens serrés les uns contre les autres, la Vierge les a tous sauvés des blessures.
Dans des circonstances normales, rien n'aurait pu tomber du plafond sans blesser quelqu'un ou détruire quelque chose.
Le peuple, effrayé mais indemne, rendit grâce à la Vierge.
CSM 267 "Na que Deus pres carne"
Le marchand qui est passé par dessus bord.
"Comment Santa Maria a sauvé un marchand des dangers des vagues de la mer où il pensait mourir après être tombé d'un bateau."
Un riche marchand portugais fit le vœu d'aller un jour en pèlerinage à Rocamadour.
Le marchand chargea son navire et remonta la côte atlantique en direction des Flandres.
Le navire a été frappé par une tempête et le marchand a été jeté à la mer.
Alors que le marchand s'enfonçait dans les flots, il demanda à la Vierge de le sauver.
La Vierge calma la mer et emporta le marchand sur la terre ferme. Il a retrouvé son groupe lorsque le navire a atteint le port.
Le marchand se rend en pèlerinage à Rocamadour.
CSM 268 "Gran confiança na Madre"
La boîteuse guérie à Vila-Sirga.
"Comment Santa Maria a guéri à Villa-Sirga une noble dame de France qui était paralysée de tous ses membres."
Une noble en France était infirme. Parce que tous ses membres étaient tordus, elle a dû être transportée dans un chariot.
Bien qu'elle soit allée de sanctuaire en sanctuaire, cherchant la guérison, elle n'a pas été guérie.
Elle rencontra des pèlerins revenant de Saint Jaques de Compostel et ils lui racontèrent les miracles accomplis par la Vierge à Vila Sirga.
En pleurant, la noble femme jura d'y aller.
Elle a offert de nombreuses bougies au sanctuaire et s'est allongée devant l'autel, priant la Vierge de la guérir.
La Vierge la guérit immédiatement, redonnant à la femme le plein usage de ses membres. Elle rentra en France et servit fidèlement la Vierge.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 269 "A que poder á dos mortos"
Le garçon qui jeûnait fidèlement.
"Comment Santa Maria a rétabli un petit garçon qui était sourd muet et lui a fait retrouver la parole et l'audition parce que sa mère l'avait priée."
Une femme avait un fils sourd-muet qu'elle aimait tendrement. Elle dépensa beaucoup d'argent en cures et essaya divers médicaments sans succès.
Elle priait la Vierge et jeûnait la veille de ses jours de fête. À l'aide de gestes, le garçon a demandé à sa mère pourquoi elle jeûnait si strictement. Elle lui a dit qu'elle le faisait pour l'amour de la Vierge.
Le garçon la rejoignit dans son jeûne et pria la Vierge en langue des signes.
Le garçon est tombé malade et ses proches ont pensé qu'il allait mourir. Cependant, il se leva dans son lit et parla clairement, comme s'il conversait avec quelqu'un. Lorsque sa mère l'interrogea à ce sujet, il lui dit qu'il avait parlé à la Vierge.
Il expliqua que la Vierge lui avait conseillé de se confesser et lui avait promis de l'emmener au Paradis très bientôt.
Le garçon, complètement guéri, se leva de son lit, et le peuple loua la Vierge.
CSM 270 "Todos con alegria"
Ceci est une chanson de louange.
Nous devrions tous louer la Vierge de tout notre cœur en chantant dans une joyeuse harmonie.
Bien que nuit et jour nous persistions à pécher, louons-La un peu maintenant dans notre chant, puisque Dieu a choisi de l'envoyer dans le monde comme avocate des pécheurs qui se trompent sans raison.
Nous devrions tous la louer avec raison, car elle a humilié l'orgueil des
diable. Prions donc pour qu'elle reçoive en offrande ce chant que nous lui chantons à présent.
Tout ce que notre première mère nous a fait perdre par désobéissance, la Dame à qui l'ange est venu dire " Je vous salue pleine de grâce " nous le restitue.
À cause d'Adam et Ève, nous sommes tous tombés sous le pouvoir du diable, mais celui qui nous a créé nous a eu pitié de nous et est devenu un nouvel Adam qui a écrasé la tête du dragon.
Dieu a accordé une grande miséricorde au monde par cette Dame,
Cette Dame fut appelée l'Arche de Moïse, et Elle devint la Mère de Dieu pour racheter nos vies.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 271 "Ben pode seguramente"
Le navire qui était coincé dans la rivière.
"Comment un bateau est resté trois mois dans une rivière et ne pouvait plus en sortir parce que les Maures l'attaquaient et Santa Maria l'a sauvé."
Un navire appartenant au roi du Portugal, seigneur d'Alenquer, s'est immobilisé dans la rivière Morabe près d'Azemmour.
Le capitaine et l'équipage ont repoussé une attaque des Maures, mais ils n'ont pas pu s'éloigner car il n'y avait pas de vent. Ils y sont restés bloqués pendant trois mois.
Le capitaine rassembla les hommes et leur dit qu'ils devaient offrir un cadeau à la Vierge. Il a sollicité des dons.
Il assura à son équipage que la Vierge ferait jaillir un vent. Il a dit qu'ils pourraient le pendre la tête la première au mât si elle ne le faisait pas.
Les hommes ont chacun contribué à un calice à offrir à la Vierge du Puy. Le capitaine a ordonné à l'équipage de préparer le navire à naviguer.
Aussitôt le vœu prononcé, le capitaine ordonna de déployer les voiles. La mer s'est levée, un vent s'est levé et le navire est sorti du fleuve.
CSM 272 "Maravillosos miragres"
La statue animée à Latran.
"Comment Santa Maria à Saint Jean de Latran à Rome a fait se déplacer une de Ses statues d'un mur jusqu'à un autre."
Une femme qui avait commis des péchés terribles hésitait à se confesser.
Le diable a essayé de l'empêcher de se confesser, mais la Vierge l'a persuadée de le faire.
La femme se rendit au Latran et confessa ses péchés à un prêtre. Il a été choqué par ses aveux.
Elle demanda si elle pouvait encore être pardonnée, et il répondit qu'elle ne pouvait être pardonnée que si une certaine image de la Vierge passait d'un mur à l'autre.
Lorsque la femme a entendu cela, elle a pleuré si fort que ses larmes ont trempé le sol devant l'autel. Elle a prié la Vierge de montrer sa miséricorde. Tandis que le prêtre regardait, il remarqua que l'image avait bien changé.
Il demanda à la femme de lui pardonner et de prier la Vierge de l'absoudre. Après s'être repenti, il a couru dans les rues pour parler du miracle à tout le monde.
CSM 273 "A Madre de Deus que éste do mundo"
Le fil miraculeux.
"Comment Santa Maria a donné du fil à un honorable homme pour recoudre les nappes de Son autel."
Dans un endroit rocheux appelé Ayamonte, où fleurissent perdrix et lièvres, il y avait un château contenant une chapelle dédiée à la Vierge.
La chapelle était petite, pauvre et manquait de tout, y compris les hosties et le vin.
Un homme, qui s'y est rendu pour la fête de la Vierge en août, a été choqué par l'état déplorable du sanctuaire.
Il n'avait rien à offrir, mais il décida de réparer les nappes d'autel en lambeaux. Il avait une aiguille, mais lorsqu'il supplia les gens de lui donner du fil, il ne put en obtenir un seul.
Il a essayé de prendre un fil des tissus eux-mêmes, mais n'a pas pu en tirer un. Alors qu'il regardait autour de lui, deux fils sont soudainement apparus, suspendus au-dessus de son épaule. Il s'émerveilla de ce miracle sans précédent et exhorta le peuple à prier la Vierge.
Tout le monde a fait des offrandes généreuses à la Vierge et l'homme a réparé les tissus avec les fils.
CSM 274 "Poi-lo pecador"
Le moine qui a cousu une robe de prière.
"Comment un frère a confectionné une robe de prière."
Un frère décide de confectionner une robe de prières pour la Vierge. Il a dit ses prières fidèlement jour et nuit pour la compléter.
Pendant ce temps, le diable l'a tenté de quitter l'ordre et il l'a fait, laissant la robe inachevée.
Le frère continua son chemin et la Vierge Marie lui apparut. Elle tenait à la main un court vêtement richement brodé. La Vierge lui expliqua que c'était la robe inachevée des prières. Elle lui conseilla de retourner au monastère pour le terminer pour elle. Elle a prédit que le frère mourrait dans un an et a promis qu'elle viendrait à lui.
Le frère retourna au monastère et fit pénitence. Il a dit ses prières pour terminer la robe. Il dit aux autres frères que la Vierge avait prédit sa mort.
Un an plus tard, la Vierge réapparut au frère. Elle lui a dit que la robe était complète et qu'il quitterait le monde le lendemain.
Il se repentit de ses péchés et, le lendemain, mourut sans douleur.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 275 "A que nos guarda"
Les chevaliers enragés.
"Comment Santa Maria de Terena a guéri deux frères qui avaient la rage."
Deux frères hospitaliers du couvent de Moura ont été atteints de la rage. Ils étaient déchaînés et s'attaquaient aux passants.
Pour les maîtriser on les attacha solidement avec une corde. Puis, espérant que la Vierge les guérirait, ils les emmenèrent à Terena.
Ils les conduisent avec peine, car ils se débattaient comme des chiens. Ils les ont emmenés sur le fleuve Guadiana et sont entrés au Portugal.
Alors que le premier frère atteignait le sommet de la colline, il regarda autour de lui et vit Terena, nichée dans la vallée devant lui. Il a demandé à être relâché et a dit qu'il pouvait voir la Vierge et qu'il était sûr qu'elle l'avait guéri de la rage.
Il demanda à boire de l'eau. L'autre frère dit la même chose en voyant l'église. Il se sentit aussi guéri de la rage et on lui fit boire de l'eau de source.
Après avoir bu, ils partirent aussitôt pour Terena pour accomplir leur pèlerinage. Ils offraient chacun des cadeaux à la Vierge et allumaient de longues bougies qu'ils plaçaient devant l'autel de la Vierge.
CSM 276 "Quena Virgen por sennor"
Le chasseur au crâne écrasé par une cloche.
"Comment Santa Maria du Prado, près de Ségovie, a guéri un chasseur du roi des coups d'une cloche qui l'avaient heurté."
Un chasseur entra dans l'église de la Vierge du Prado.
Il a commencé à sonner les cloches et une est tombée et l'a frappé à la tête.
Lorsque les autres chasseurs l'ont rattrapé et sont entrés dans l'église, ils ont constaté que sa tête était complètement écrasée. C'était aussi mou que du beurre ou une poire mûre.
Ils pensèrent qu'il devait être mort, mais ils le déposèrent néanmoins devant l'autel.
Le blessé est resté là toute la nuit, mais au matin il s'est levé et est parti avec les autres.
Sa tête était complètement guérie.
CSM 277 "Maravillo-m' eu com' ousa"
Les brigands qui jeûnaient le samedi.
"Comment Santa Maria a sauvé huit hommes lors de leur rencontre avec des Maures parce qu'ils n'avaient pas mangé de viande le samedi."
Seize hommes de Lisbonne ont effectué un raid en Algarve.
Ils ont trouvé un gros cerf dans les bois et l'ont tué.
Puis ils le firent rôtir et s'assirent pour manger. Huit des hommes ont refusé de manger la viande parce que c'était samedi et qu'ils jeûnaient en l'honneur de la Vierge. Ces hommes ne mangeaient que du pain.
Les autres hommes ont mangé à leur faim du cerf.
Ils partirent et rencontrèrent des Maures. Les Maures frappèrent les Chrétiens avec des lances, et ceux qui avaient mangé le cerf furent grièvement blessés. De gros morceaux de viande sortaient des blessures de leurs flancs.
Les hommes qui avaient jeûné, cependant, ne reçurent aucune blessure et poursuivirent et vainquirent les Maures. Voyant cela, les mangeurs de viande ont juré de jeûner le samedi à partir de ce moment-là.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 278 "Como sofre mui gran coita"
La pèlerine aveugle de Saint Jacques guérie à Vila-Sirga.
"Comment une honorable dame de France, qui était aveugle, est allée à Villa-Sirga où elle a veillé, elle a été immédiatement guérie et a retrouvé la vue. Sur le chemin du retour vers son pays elle a rencontré un homme aveugle qui allait en pélerinage à Saint Jaques, elle lui a conseillé d'aller à Villa-Sirga où il a été guéri."
Une femme aveugle de France est allée en pèlerinage à Saint Jacques, mais n'a pas été guérie.
À son retour, elle et sa fille se sont arrêtées à Carrión où elles se sont mises à l'abri de la pluie dans une église à la périphérie de la ville.
La femme aveugle se coucha devant l'autel et pria la Vierge de lui rendre la vue. Elle fut guérie instantanément et bénit la Vierge.
Le lendemain, sur la route, la femme rencontra un aveugle qui se rendait à Santiago. Elle lui conseilla d'aller plutôt à Carrion et lui raconta comment elle avait été guérie de la même affliction.
L'homme fit ce qu'elle conseillait et fut également guéri.
Tous ceux qui ont entendu la nouvelle ont loué la Vierge pour avoir guéri deux aveugles si rapidement.
CSM 279 "Santa Maria, valed', ai Sennor"
La guérison du roi Alphonse.
"Comment le roi a demandé à Santa Maria d'avoir pitié de lui et de le guérir d'une grave maladie qu'il avait. Elle, puissante Dame qu'elle est, l'a guéri."
Un dévot de la Vierge, qui chantait ses louanges, souffrit d'une maladie atroce qui le fit crier de douleur.
Il pria la Vierge d'avoir pitié de lui.
Il a reconnu qu'elle était la meilleure de toute la création de Dieu.
Il avoua qu'il craignait de mourir de la maladie qui le tenait sous son emprise.
Il avait l'air aussi vert qu'un [tissu fabriqué à] Cambrai.
La Vierge lui ôta la fièvre et la mauvaise humeur.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 280 "Santa Maria beita seja"
Ceci est une chanson de louange.
Bénie soit Sainte Marie car Elle est le Miroir de la Sainte Église, car en elle les saints se regardent et par sa supplication les péchés sont défait.
Par Elle, les estropiés sont redressés et, de plus, Elle fait revivre le mort, réconforte les affligés et combat le diable pour nous.
Elle est la Lumière des confesseurs et l'Avocate des pécheurs.
Elle est la Lumière et la Couronne des martyrs, la Patronne des vierges.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 281 "U alguen a Jhesu Cristo"
Le chevalier vassal du Diable.
"Comment un chevalier, qui était le vassal du Diable, refusait de renier Santa Maria. Elle l'a libéré du pouvoir du Diable."
Un chevalier français de haut rang n'a eu que de la malchance. Ce n'était pas un homme idiot, mais tout ce qu'il faisait tournait mal. Par conséquent, il a perdu sa grande fortune.
Alors qu'il songeait à ses tristes affaires, le diable, déguisé en homme, s'approcha de lui. Il dit au chevalier qu'il restituerait sa fortune, s'il acceptait d'être son vassal. Le chevalier accepta et baisa la main du diable. Alors le diable lui ordonna de renier Dieu et tous les saints. Le chevalier l'a fait à contrecœur, mais a refusé de renier Sainte Marie. Il a promis, cependant, de ne jamais entrer dans une église.
Le diable restaura la richesse du chevalier et il passa longtemps à son service.
Un jour, le chevalier alla avec le roi de France entendre un sermon. Le roi entra dans l'église, mais le chevalier se retint. En regardant dans l'église, le chevalier pouvait voir une statue de la Vierge lui faisant signe d'entrer. Les gens s'en émerveillaient.
Le roi, pensant qu'il devait y avoir un saint dehors, les fit regarder. Ils trouvèrent le chevalier seul. Le roi dit au chevalier que la Vierge devait être heureuse avec lui, puisque sa statue lui faisait signe. Mais le chevalier, pensant que la Vierge était en colère, expliqua au roi qu'il était devenu le vassal du diable afin de reconquérir ses richesses.
Le chevalier fut contrit, renonça au diable et se repentit. Il dit au roi qu'il avait refusé de renier la Vierge. Le roi se reprochait d'avoir laissé l'un de ses sujets souffrir pareille misère. Puis il a récompensé le chevalier avec plus de richesses que ses ancêtres n'en avaient jamais possédées.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 282 "Par Deus, muit' á gran vertude"
Le garçon tombé du toit.
"Comment Santa Maria a sauvé un garçon qui était tombé d'un haut bâtiment et qui n'a pas été blessé parce qu'il a crié "Santa Maria, sauve moi!".
Un homme de Ségovie nommé Diego Sánchez avait un fils qu'il aimait beaucoup.
Un jour, l'enfant jouait sur le toit d'un immeuble très élevé.
Il tomba à la renverse et tomba tête la première dans la rue.
Sa nourrice et ses parents accoururent en entendant son cri.
Pensant que l'enfant était mort, ils coururent le chercher, mais ils le trouvèrent en train de jouer et de rire. Ils lui ont demandé s'il était blessé et il leur a assuré qu'il allait bien car, alors qu'il tombait, il a demandé à la Vierge de le sauver.
Lorsque ses parents ont entendu cela, ils ont loué la Vierge et ont emmené le garçon à la cathédrale pour lui offrir de nombreuses bougies.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 283 "Quen vai contra Santa Maria"
Le prêtre qui méprisait la Vierge.
"Comment Santa Maria de Terena a guéri un prêtre qui avait la bouche violamment tordue."
Un prêtre vivait près du sanctuaire de la Vierge à Terena.
Un jour, il prêcha un sermon, avertissant les gens de ne pas aller à Terena ou d'y faire des offrandes. Il menaça d'excommunier quiconque oserait s'y rendre le jour de la fête de la Vierge en août.
Pendant qu'il disait ces choses, sa bouche s'est tordue à un point tel qu'il ne pouvait ni parler ni chanter la messe, mais seulement bêler comme une chèvre. De plus, ses membres étaient paralysés de sorte qu'il était enraciné sur place. Cela s'est produit parce qu'il avait méprisé la Vierge.
Tout le monde louait la Vierge et la craignait encore plus à partir de ce moment-là.
Le prêtre se repentit et se rétablit.
Il a fait une offrande à Terena.
CSM 284 "Quen ben fiar na Virgen"
Le frère mourant tourmenté par le Diable.
"Comment Santa Maria a libéré un moine du pouvoir du Diable qui le tentait."
Un frère était très malade.
Alors qu'il gisait mourant, le diable lui fit un signe. Il apparut contre une porte et il le fixa.
Un frère lui a demandé pourquoi il le fixait. Le malade se mit à babiller et à se tordre et à se contorsionner, comme s'il délirait. Il répondit qu'il ne servait à rien de faire le bien plutôt que le mal.
En entendant cela, son compagnon comprit que cela devait être l'œuvre du diable, et il encouragea le frère malade à réciter un vers à la Vierge pour chasser le diable.
Le frère l'a fait et le diable l'a laissé seul.
Après avoir récité le verset, il se mit à rire. Il a vu venir la Vierge Marie et a dit qu'il voulait aller avec elle. Puis il fit sa confession, se repentit de son incrédulité et prit la communion. Il leur a demandé de le sortir de son lit et de le placer par terre. Puis il est mort.
CSM 285 "Do dem' a perfia"
La none qui tentait de fuir le couvent.
"Comment Santa Maria a obligé une none, qui ne s'abstiendrait pas pour Elle de s'enfuir avec un chevalier, de retourner dans son ordre. Elle a obligé le chevalier à avoir une vie religieuse également."
Il y avait une religieuse qui était belle et de très haute naissance. Elle obéissait également aux règles de son ordre et parlait très bien. Pour cette raison, l'abbesse en fit sa compagne et son assistante. Elle consulta la religieuse pour toutes ses affaires officielles. L'abbesse avait un neveu qui tomba amoureux de la religieuse dès qu'il la vit. Il était très impatient de l'avoir et lui disait quotidiennement combien il l'aimait. Il a promis de l'épouser et de lui donner de grandes propriétés et richesses. Il a promis de la rendre heureuse si elle s'enfuyait avec lui.
Peu à peu, il la convainc et, plaçant ses mains dans les siennes, elle jure de quitter le couvent. Cette nuit-là, elle se prépara à partir avec son amant. Puis elle se rendit à la chapelle et s'agenouilla devant l'autel. Elle a dit au revoir à la belle statue de la Vierge.
Mais quand elle s'est tournée pour partir, elle a constaté qu'elle ne pouvait pas sortir par la porte parce que la statue lui bloquait le chemin. Elle avait très peur et a couru dans sa chambre aussi vite qu'elle le pouvait. De cette façon, la Vierge a déjoué le plan du chevalier et il s'en alla, maudissant quiconque ferait confiance à une femme. La religieuse resta éveillée toute la nuit dans son lit.
La religieuse se leva tôt le lendemain matin. Lorsque son amant est venu la réprimander pour ne pas l'avoir rejoint, elle s'est excusée et a promis qu'elle le rejoindrait sans faute ce soir-là. Elle fit exactement ce qu'elle avait fait la nuit précédente et une fois de plus, la Vierge lui barra le chemin. Cependant, cette fois, la religieuse n'a pas prêté attention à la statue, mais est sortie à la rencontre de son amant.
Son amant l'a emmenée dans son pays, l'a épousée et a tenu toutes ses promesses. En fait, il lui a même donné plus qu'il ne l'avait dit et l'a rendue très heureuse. Dieu leur a accordé de nombreux fils et filles sains et beaux. Cependant, lorsque la femme dormait, la Vierge lui est apparue. Elle la gronda d'avoir quitté le couvent et lui conseilla d'y retourner.
La femme fut tellement troublée par cette vision qu'elle la rapporta à son mari. Il accepta de faire tout ce qu'elle lui demanderait. Il la quitta et prit les commandes dans une autre abbaye.
CSM 286 "Tanto quer Santa Maria"
Les Juifs qui se moquaient d'un Chrétien.
"Comment un portique est tombé sur deux Juifs qui ridiculisaient un honorable homme."
Un chrétien a dit ses prières, se prosternant devant une église et demandant à la Vierge de le protéger du mal.
Un jour, alors qu'il était allongé là, un gros chien s'est approché et l'a dérangé.
Lorsqu'il ramassa une pierre pour frapper le chien, il remarqua deux Juifs se moquant de lui et riant de ce que le chien avait fait.
Le chrétien a prié pour que la Vierge le venge.
Il jeta la pierre sur le chien, et au même instant, il vit le portique s'effondrer sur les Juifs, les écrasant complètement.
Tous ceux qui ont vu cela ont loué la Vierge.
CSM 287 "O que en Santa Maria"
L'homme qui voulait noyer sa femme.
"Comment Santa Maria de Scala, qui se situe prêt de Gênes, a sauvé une femme de la mort dans la mer lors d'un pélerinage."
Une femme dévouée à la Vierge était mariée à un homme qui la détestait secrètement et cherchait à la tuer. Il a conçu un plan pour l'assassiner. Il leur proposa d'aller par mer visiter l'ermitage de Scala.
Quand ils furent dans la barque, il la saisit et la jeta à la mer.
La Vierge vint à son secours et la déposa sur le rivage.
L'homme la supplia de retourner au bateau et elle céda à sa plaidoirie. Cette fois, il l'a placée dans un sac et l'a attachée hermétiquement avant de le jeter par-dessus bord.
Une fois de plus, la Vierge l'a sauvée. Son mari malfaisant, pensant qu'elle était morte, se rendit à l'ermitage pour prier. Quand il est arrivé, il a vu sa femme debout dans l'embrasure de la porte, tenant le sac.
Elle expliqua que la Vierge avait ouvert le sac et l'avait sauvée. Le mari lui a demandé pardon et elle lui a pardonné. Ensemble, ils ont fait un pèlerinage à Jérusalem.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 288 "A Madre de Jhesu-Cristo"
Saint Dustan et le chœur de la Vierge.
"Comment un honorable moine est allé voir l'église dans laquelle le corps de Sainte Augustin reposait, et il y a vu pendant la nuit Santa Maria et un grand chœur d'anges qui chantaient pour Elle."
Un moine, originaire de la fertile région de Canterbury, menait une vie vertueuse et servait la Vierge avec enthousiasme.
Une fois, alors qu'il visitait le tombeau où repose saint Augustin, il se prosterna à terre devant la chapelle de la Vierge.
Alors qu'il gisait là, la Vierge apparut, accompagnée de nombreux saints, chantant des chansons sur ses vertus.
Ils ont également chanté un verset sur les martyrs qui sont honorés dans le ciel.
Les vierges chantaient magnifiquement ensemble, et l'une encourageait les autres, les exhortant à bien chanter devant la Vierge dont la beauté surpasse le soleil.
Le moine en fut témoin et remercia Dieu et sa mère. Il avait toujours vécu une vie exemplaire, mais il en vécut encore mieux par la suite et mourut à un âge avancé.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 289 "Pero que os outros santos"
Le Fermier qui moissonnait un jour Saint.
"Comment Santa Maria d'Atocha a guéri un fermier qui récoltait le je jour de la Saint Quirico et qui ne pouvait plus ouvrir ses mains."
Un fermier était en train de moissonner le jour de la fête de St Quirico. Il portait un chapeau de paille pour se protéger du soleil, puisqu'il travaillait à midi.
Lorsqu'il saisit une gerbe de blé, il constata qu'il ne pouvait pas la lâcher. Il a été coincé comme ça en guise de punition pour avoir travaillé le jour de la fête de Saint-Quírico. De même, il ne pouvait pas lâcher la faucille qu'il tenait dans sa main droite. C'était collé comme avec de la colle.
Les gens l'ont ramené chez lui dans cet état et n'ont pas osé reprendre la récolte.
Bientôt ils emmenèrent le fermier à Atocha et, devant l'autel de la Vierge, ils lui demandèrent pardon.
Le fermier lui-même a prié la Vierge, pleurant et lui demandant de pardonner son péché.
La Vierge a desserré son étreinte et a enlevé sa douleur.
CSM 290 "Maldito seja"
C'est est une louange à Sainte Marie.
Maudit soit celui qui ne louera pas Celle qui contient tant de bonté.
Maudit soit celui qui ne louera pas Celle qui n'a pas d'égal en bonté et n'en aura jamais pendant que le monde durera, car Dieu n'a fait et ne fera personne comme elle.
Béni soit à jamais celui qui loue une si noble et honorée Dame de qui Dieu est né, homme et Sauveur, car il en sera récompensé..
Béni soit celui qui sert toujours la Mère de Bonté car quand il quittera ce monde, Elle le présentera devant Son Fils.
Maudit soit celui qui ne dira pas du bien de la meilleure de toutes les femmes vertueuses et ne cherche pas à avoir tout son amour.
Béni soit celui qui prend grand plaisir à louer une telle Dame qui peut
recevoir l'amour de Dieu.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 291 "Cantand' e en muitas guisas"
Le violeur libéré de prison.
"Comment Santa Maria a sauvé un étudiant de la prison à Toro parce qu'il avait composé une chanson pour Elle pendant qu'il croupissait en prison."
Un étudiant, étudiant à Salamanque, a violé une femme et a fui la ville.
Il s'est rendu à Toro, espérant échapper à l'arrestation.
Néanmoins, il fut capturé et jeté en prison.
En prison, il contempla ses péchés et se tourna vers la Vierge pour se consoler. Il lui a demandé de lui venir en aide.
Puis il composa une chanson en son honneur et commença à la chanter. Pendant qu'il chantait, la Vierge lui apparut. Elle le prit par le bras et le conduisit hors de la ville. Elle lui a conseillé de la servir et lui a promis que s'il le faisait, il serait récompensé.
Il louait la Vierge et la servait toujours bien.
CSM 292 "Muito demostra a Virgen"
Maître Georges et l'anneau du Roi.
"Comment le roi Don Fernando est apparu en vision au trésorier de Séville et à maître Jorge et leur a demandé de prendre l'anneau à son doigt et de le placer sur le statue de Santa Maria."
Le roi don Fernando aimait la Vierge Marie et elle lui a donné du succès dans toutes ses entreprises. Chaque fois qu'il conquiert une ville aux Maures, il place une statue de la Vierge dans le portique de la mosquée. Le roi Fernando a repris la ville de Séville à Mohammed.
À la mort du roi Fernando, son fils, le roi Alphonse X, fit construire une tombe coûteuse pour lui. Elle le montrait tenant l'épée avec laquelle il avait porté un coup fatal à Mohammed. Alfonso X a fait apporter le corps de sa mère à Séville depuis Burgos l'a également placé dans un beau monument. Les deux tombes étaient ornées de sculptures des monarques. Les corps du roi et de la reine ont été retrouvés intacts ; Dieu ne leur permettrait pas de se décomposer. Le roi Alphonse X fit placer une bague en or au doigt de la statue du roi don Fernando.
Une nuit, le roi don Fernando apparut dans une vision à Maître Jorge, l'homme qui avait fabriqué la bague. Il lui dit qu'il voulait qu'il la donne à la Vierge. Il lui a également demandé de placer son effigie en position agenouillée.
Maître Jorge se rendit à l'église et convoqua le trésorier qui ouvrit les portes dorées.
Le trésorier a remarqué que la bague manquait au doigt de la statue du roi don Fernando. Maître Jorge lui a parlé de son rêve. Le trésorier, ayant récupéré l'anneau, le donna à Maître Jorge.
Ils rapportèrent tous deux le miracle au roi et à l'archevêque et firent l'éloge du roi don Fernando.
CSM 293 "Par Deus, muit' é gran dereito"
Le ménestrel qui mimait la statue de la Vierge.
"Comment un ménestrel a essayé d'imiter la position de la statue de Santa Maria et a eu la bouche et les bras tordus."
Un ménestrel était très bon en mimétisme. Tout le monde a été amusé par ses singeries et l'a récompensé avec des cadeaux.
Il se consacra entièrement aux imitations.
Un jour, sur les conseils du diable, il se mit à mimer une statue de la Vierge. Il la montrait tenant son enfant et était placé au-dessus des portes de la ville.
Le ménestrel l'examina attentivement et prit sa pose.
Cela déplut à Dieu et il tordit la bouche du ménestrel et lui fit se tordre le cou et les bras si violemment qu'il tomba par terre.
Les gens ont pris le ménestrel et l'ont porté dans l'église et ont tenu une veillée. Ils ont prié pour qu'il soit guéri. Le ménestrel a également prié et reconnu ses péchés. Le lendemain, au début de la messe, la Vierge le guérit. Tout le monde la loua et l'évêque, apprenant le miracle, vint et fit un sermon à ce sujet.
CSM 294 "Non é mui gran maravilla"
La joueuse qui a jeté une pierre sur la statue de la Vierge à l'Enfant.
"Comment une femme qui jouait aux dés dans les Pouilles a jeté une statue sur la statue de Santa Maria parce qu'elle avait perdu, et un ange de pierre qui était là a tendu la main et a reçu le projectile."
Dans les Pouilles, le jour de la fête de la Vierge, une Allemande jouait aux dés devant une église dédiée à la Vierge.
Elle a commencé à perdre le jeu et est devenue furieuse.
Elle ramassa une pierre et la lança sur une statue de pierre de la Vierge à l'Enfant placée au-dessus de la porte. Des anges de pierre flanquaient l'image. Chacun tenait un livre dans une main et posait l'autre sur sa poitrine.
Lorsque la femme lança la pierre, l'un des anges leva la main pour intercepter le coup. Néanmoins, son bras n'était pas endommagé.
Voyant cela, le peuple s'empara de la femme et la jeta dans le feu.
A partir de ce moment, la main de l'ange resta tendue comme elle l'avait été pour protéger la statue. Dès lors, la statue fut encore plus appréciée qu'elle ne l'avait été auparavant.
CSM 295 "Que por al non devess"
L'apparition de la Vierge à des nones.
"Comment Santa Maria est apparue en vision au roi qui la servait au mieux de ses connaissances et de ses capacités, et il lui a semblé qu'Elle s'inclinait vers lui en signe de reconnaissance des services qu'il avait accomplis pour Elle."
Un roi commanda de nombreuses belles images de la Vierge et les fit habiller de vêtements luxueux. Il plaça aussi sur leurs têtes des couronnes constellées de pierres précieuses.
Les jours de fête de la Vierge, il les revêtit d'habits encore plus raffinés et les plaça sur l'autel. Il a également écrit des chansons pour la Vierge.
Un jour de Pâques, le roi fit faire une belle image ; il l'habilla et la plaça sur l'autel. Le roi somma les religieuses de la vénérer et de prier pour elle.
Pendant qu'elles priaient, la Vierge leur apparut dans une vision. Elle leur a dit qu'elle ferait ce qu'elles ont demandé, si elles convoquaient le roi. Une des religieuses est venue le chercher, et il est venu aussitôt.
Lorsque le roi est arrivé, l'image s'est agenouillée sur la terre devant lui et a demandé de lui baiser les mains. Il se jeta à terre et supplia de baiser les mains de la Vierge. Elle a insisté sur le fait qu'elle voulait lui rendre service parce qu'il l'avait toujours honorée, elle et son fils.
Les religieuses se sont réveillées de la vision et étaient ravies. Ils en parlèrent au roi le lendemain. Il a pleuré devant la statue et a tout écrit. A partir de ce moment, le roi servit la Vierge avec encore plus de zèle.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 296 "Quen aa Virgen santa mui ben servir"
La vision de Saint Dustan.
"Comment Santa Maria est apparue à un moine de la cité de Canterbury et lui a montré comment il devait La servir."
A Canterbury, il y avait un moine qui était un saint homme.
Agenouillé devant l'autel de la Vierge, il récitait ses prières plusieurs fois par jour. Il a demandé à la Vierge de lui donner la sagesse afin qu'il sache comment la servir au mieux. C'était son seul plaidoyer.
La Vierge lui apparut et lui dit que sa requête lui plaisait ainsi qu'à son fils.
Elle conseilla au moine de l'aimer, de l'honorer et de la louer.
Le moine écouta avec impatience et fit tout ce qu'elle disait.
La Vierge a emmené son âme au ciel.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 297 "Com' é mui bõ' a creença"
Le frère qui niait les pouvoirs d'une statue de la Vierge.
"Comment Santa Maria a montré son pouvoir à travers sa statue, parce qu'un frère avait dit qu'il n'y avait aucun pouvoir dans du bois sculpté."
Un roi portait avec lui une image de la Vierge qui accomplissait chaque jour de nombreux miracles.
Un frère, qui ne croyait pas en Dieu, s'est moqué de l'image et a dit que quiconque y croyait manquait de bon sens.
Il a soutenu qu'il ne pouvait y avoir aucun pouvoir dans le bois sculpté puisqu'il ne pouvait ni parler ni bouger. De plus, le frère accusait le roi de croire aux idoles.
Le frère a dit ces choses debout en présence du roi, qui a entendu toutes ces insultes.
Le roi se fâcha et dénonça le frère. Il prédit que ses affaires allaient mal tourner.
Cela s'est réalisé ; le frère gérait toujours très mal les choses et est devenu fou à partir de ce moment-là.
Les miniatures de cette cantiga n'ont malheureusement pas été conservées.
CSM 298 "Graça e vertude"
La femme exorcisée à Soissons.
"Comment Santa Maria de Soissons a éjecté le Diable d'une femme."
Une femme était possédée par un démon.
Elle jura d'aller à Soissons et prépara des bougies et de la cire.
La femme se confessa puis se rendit à Soissons.
Elle entra dans l'église, pria à l'autel et fut saisie par le diable.
Elle a appelé la Vierge à la libérer.
La Vierge délivra la femme du diable, et elle la loua et fit l'aumône.
CSM 299 De muitas maneiras
Le pendentif en ivoire.
"Comment Santa Maria est apparue en vision à un moine et lui a commandé de donné une image qu'il portait à un roi."
Ce miracle est arrivé à un roi qui se plaisait à louer la Vierge et la servait de son mieux.
Un frère de l'Ordre de l'Étoile portait autour du cou une image en ivoire de la Vierge tenant l'Enfant. Une nuit, alors qu'il était à demi éveillé, la Vierge lui apparut. Elle lui conseilla de ne plus porter l'image, mais de la donner au roi.
Le frère en parla à ses confrères, mais ils lui assurèrent que ce n'était qu'un rêve dénué de sens. Le frère résolut de garder l'image.
Néanmoins, la Vierge lui apparaît encore trois fois, le réprimandant de ne pas lui avoir obéi. Elle lui ordonna de donner l'image au roi et lui dit qu'il souffrirait autrement.
Le frère confia l'affaire au Maître de l'Ordre qui lui ordonna de faire ce que Marie avait ordonné.
Le frère se rendit auprès du roi, qui entendait la messe, et lui offrit l'image. Le roi le tenait à deux mains et en remerciait la Vierge. Il a béni son nom.